Le ton monte entre la SNCF et la Deutsche Bahn
Le ton est un peu plus monté entre Guillaume Pépy et le président de la Deutsche Bahn Hartmut Mehdorn, avec l'envoi hier d'un courrier virulent du patron allemand.
“Nous ne voulons plus accepter à l'avenir le manque de réciprocité entre l'Allemagne et la France”, écrit Hartmut Mehdorn dans cette lettre au président de la SNCF Guillaume Pepy.
L'envoi de cette lettre intervient dans un contexte tendu entre les deux entreprises.
Le président de la SNCF accuse depuis vendredi dernier une des filiales de la Deutsche Bahn d'avoir piraté le site Internet interne de l'entreprise française pour débaucher ses conducteurs de train.
“Tous les coups ne sont pas permis mais chacun défend ses couleurs” tance Guillaume Pépy.
Une accusation sans fondement, lui rétorque son homologue allemand qui en profite en retour pour pointer du doigt le manque d'ouverture du marché français à la concurrence.
“L'ouverture du marché allemand est plus avancée qu'en France” et “la SNCF, comme d'autres entreprises françaises, en profite grandement” écrit M. Mehdorn. Et il enfonce un peu plus le clou en ajoutant qu'en France des obstacles importants subsistent dans le fret, tandis que le “marché est fermé dans le transport de passagers”.
Avançant les exemples de Keolis, filiale de la SNCF, et du groupe français Veolia, tous deux actifs en Allemagne, M. Mehdorn écrit dans sa missive que “l'ouverture du marché allemand a donné lieu à une activité très agressive des entreprises françaises ”. Pour lui, “s'il y a une entreprise qui a lieu de se plaindre, c'est bien Deutsche Bahn au sujet de la SNCF, et cela depuis des années.”
La Deutsche Bahn et les chemins de fer italiens ont d'ailleurs fait parvenir la semaine dernière un courrier à la Commission européenne pour se plaindre du manque de concurrence en Europe et critiquer l'attitude de blocage de la SNCF.
Mikaël Ponge, avec agences
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