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Les avocats de Colonna menacent de quitter le procès

Plusieurs hauts fonctionnaires ont mis en doute les "révélations" de Didier Vinolas sur d'éventuelles pistes inexplorées dans l'affaire Erignac. Ils n’ont pas convaincu les avocats d'Yvan Colonna qui ont continué d'exiger de la cour d'assises de nouvelles investigations. Quatre d’entre eux ont quitté la cour d'assises spéciale de Paris après avoir échoué à obtenir un supplément d'information.
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Les auditions des trois premiers hauts fonctionnaires, lundi et mardi, ont permis de confirmer l'existence de l'informateur, identifié comme "X", agent de la direction centrale des Renseignements généraux, dont ni Didier Vinolas ni Yves Bot n'ont donné le nom. "Le cœur des dépositions de M. Vinolas c'est l'existence de X, son identité et l'identité des deux hommes", a plaidé Me Gilles Simeoni, avocat d'Yvan Colonna. "Ces questions et les réponses à ces questions conditionnent (...) de façon déterminante l'issue de ce procès", a-t-il ajouté, soulignant que Didier Vinolas avait dit sa volonté de donner ces noms dans le cadre d'un supplément d'information.

Son confrère Me Antoine Sollacaro a ensuite menacé de quitter les débats si la décision n'était pas rendue. "Mais qu'est-ce que vous attendez ? Partez!", a répondu Me Philippe Lemaire, avocat de la famille Erignac, partie civile. Le président Didier Wacogne ayant refusé de statuer immédiatement, Me Sollacaro a exécuté sa menace, en compagnie de ses confrères, Me Pascal Garbarini, Me Gilles Simeoni et Philippe Dehapiot. Il a prévenu à la sortie de la salle qu'il ne rejoindrait pas les débats avant qu'une décision soit prise. La décision de ses confrères restait en suspens pour l'heure.

Comme le procureur Yves Bot la veille, l'ex-chef du Raid Christian Lambert a fermement contesté s'être vu communiquer par M. Vinolas les noms de deux hommes selon lui liés au commando nationaliste à l'origine de l'assassinat et qui seraient encore en liberté. C'est pourtant ce qu'affirme Didier Vinolas, situant l'échange verbal lors d'un de ses interrogatoires par la DNAT, en février 1999.

En mai 1999, sont interpellés six membres du commando qui va être accusé de l'assassinat. Pour les enquêteurs, Yvan Colonna est le septième. Il prend la fuite dans le maquis. Fallait-il alors continuer d'envisager des pistes inexplorées? Jacques Nodin, ancien sous-préfet de Corte, n'est pas non plus venu au secours de Didier Vinolas pour soutenir cette thèse. Concernant l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, où a été volée en 1997 l'arme qui tuera le préfet, M. Nodin a affirmé n'avoir "eu aucun renseignement" susceptible de mener vers d'autres suspects.

Suite des débats demain à 10h30.

Caroline Caldier avec agences

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