Les détenus des Baumettes privés de leur page Facebook provocante
Il n'a fallu que quelques semaines à la page Facebook "MDR o baumette" (Mort de rire aux Baumettes) pour connaître un véritable succès. Photos à l'appui, les détenus tout sourire, y exhibaient leurs téléphones, de la drogue ou des liasses de billets, dans leurs cellules, dans les coursives ou dans la cour de promenade de la prison. De quoi se faire 4.800 amis, raconte La Provence qui révèle l'information lundi et publie quelques images.
Mais la page n'a pas amusé tout le monde. Des enquêtes administrative et judiciaire ont été ouvertes. Selon le directeur interrégional de l'Administration pénitentiaire de Marseille, Philippe Perron, cette page a été publiée depuis "l'extérieur " de la prison, avec des clichés "remontés de l'établissement ", mais l'auteur n'a pas encore "été identifié " et il a retiré la page dès que "ça a commencé à se savoir ".
Et les surveillants montent au créneau : "C'est la sécurité qui est remise en question, ils ont de tout dans ces cellules, c'est des cavernes d'Ali-baba... "
"Un surveillant pour 130 détenus"
Les syndicats dénoncent également la surpopulation carcérale (1.800 détenus pour 1.200 places), le manque d'effectifs, et l'été dernier un chantier mal surveillé qui a permis la projection de nombreux objets dans la prison.
"La situation est devenue ingérable avec en moyenne un surveillant pour 130 détenus. On réclame en vain des effectifs supplémentaires et une fouille générale qui, pour des raisons budgétaires, n'a plus eu lieu depuis plusieurs années aux Baumettes ", regrette le délégué du syndicat majoritaire de l'établissement.
Les détenus se fabriquent des "armures en plastique renforcé"
Pour favoriser notamment le "maintien des liens familiaux ", la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, s'est déclarée favorable à l'autorisation de téléphones portables en détention, sous certaines conditions. Une solution qualifiée de "bêtise sans nom " par les syndicats. Mais Amid Khallouf, coordinateur régional sud est de l'Observatoire international des prisons, indique sur France Info qu'"avoir accès à Internet ou au téléphone portable permettrait avant tout aux personnes détenues de pouvoir communiquer avec leurs proches ".
Pour la CGT, le plus important, qui n'apparaît pas sur les photos qui ont circulé en ligne, ce sont les armes qui circulent en grand nombre dans les couloirs de la prison. "C'est une réalité, on sait par exemple que les couteaux circulent en détention. Au point que certains détenus ne sortent plus en promenade sans une forme d'armure en plastique renforcé, dont ils se servent pour protéger les parties vitales de leur corps ".
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