Les dix de Tarnac cessent leur contrôle judiciaire
Les modalités de leur contrôle judiciaire, ils les ont déjà malmenées pour leur annonce. Les dix jeunes gens mis en examen dans l'affaire des sabotages de la SNCF, dont Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy, ont décidé de ne plus respecter le contrôle judiciaire qui leur a été imposé à leur libération conditionnelle. Pour rédiger le texte de la tribune qu'ils publient aujourd'hui dans Le Monde, ils se sont contactés, ce qui leur est normalement strictement interdit.“ Nous désertons. Nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l'avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne chercherons pas à nous cacher”, écrivent-ils.
Outre l'interdiction de se contacter, leur contrôle judiciaire leur impose de pointer au commissariat, et l'interdiction de résider dans le village de Tarnac, en Corrèze, où leur arrestation a fait grand bruit l'an dernier, et provoque toujours l'incompréhension. Ils formaient une communauté qui tenait l'épicerie du village. Ils ont donc décidé de ne plus se plier à ces obligations pour dénoncer une enquête qu'ils estiment absurde et qui, selon eux, ne continuerait plus que pour justifier sa propre existence.
C'est ainsi qu'ils analysent la récente mise en examen du dernier d'entre eux, Christophe Becker : “Sa mise en examen situe le point où une procédure ne se poursuit qu'afin de se sauver elle-même”, estiment-ils, en dénonçant une “bouffée délirante de l'Etat”. “Une société qui se maintient par des moyens si évidemment criminels n'a de procès à intenter à personne”, poursuivent-ils. Pour eux, la procédure vise à “impressionner le plus grand nombre”.
Ce non-respect de leur contrôle judiciaire risque de leur valoir un placement en détention provisoire.
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