L’Etat condamné à indemniser l’enseignante poignardée
L’avocat de l’enseignante estime que le tribunal reconnaît ainsi implicitement que l’"indifférence" de sa hiérarchie à ses "appels au secours" avant l’agression constitue une "faute".
Dans les mois précédant, Karine Montet-Toutain avait en effet alerté sa hiérarchie de plusieurs incidents, impliquant d’autres élèves que son agresseur. Quelques jours avant le coup de couteau, elle avait même envoyé un courriel à une inspectrice, pour lui dire qu’elle ne se sentait "plus en sécurité" . Mais selon avocat, elle n’avait reçu aucune réponse.
_ Un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale, produit en audience d'assises, avait même totalement dédouané la chaîne hiérarchique. Expliquant que l’établissement avait mis en place une politique de recrutements d’élèves relativement difficiles, dont personne ne voulait, pour empêcher certaines suppressions de postes.
Dans son jugement, le tribunal rappelle que "la collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions, et de réparer". C’est pour ces manquements que l’Etat devra verser 15.000 euros à Karine Montet-Toutain au titre du préjudice moral.
Quant à l’agresseur, Kénavi Wansale, il a été condamné le 1er mars dernier à 13 ans de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat. Il avait aussitôt fait appel, et doit être rejugé devant la cour d’assises d’appel de Paris à partir du 20 janvier.
Gilles Halais avec agences
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