MAM dissout les "Boulogne Boys"
A dire vrai, on s'y attendait un peu. Depuis la vague d'indignations, et l'enquête qui avaient suivi le déploiement, lors de la finale de la Coupe de la Ligue, d'une banderole injurieuse à l'égard des Lensois par des "supporters" du PSG, une dissolution des "Boulogne Boys" était dans l'air.
_ Elle est désormais officielle, sous la forme d'une décision prise par Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur. Reste maintenant à déterminer si ce geste sera suffisant pour endiguer les débordements dont une minorité de fans du PSG se rendent parfois coupables.
En effet, les Boulogne Boys sont emblématiques du club de la capitale, dont ils constituent la principale association de supporters. Une minorité, certes agissante, parmi ces centaines de personnes a plusieurs fois fait l'actualité par le passé. Salut nazis, chants et slogans douteux, tabassage d'un CRS pendant la rencontre PSG-Caen en 1993...des incidents graves, tous venus de ce côté-là du Parc des Princes. Sans compter les nombreuses "bastons" avec les Tigris Mystic, du virage Auteuil (en face), même si dans ce dernier cas les torts sont partagés.
Electrons libres ?
Pour autant, ce n'est pas l'association elle-même qui pose les pires problèmes au club parisien. Celle-ci, qui compte 650 membres, a policé son discours au fil du temps, au point de devenir un interlocuteur des dirigeants. Les débordements sont le plus souvent le fait d'un noyau dur, beaucoup plus violent et incontrôlable, baptisé les "Indépendants" et qui concernerait environ 200 individus.
Cette dissolution, a forte valeur symbolique, risque néanmoins à terme de poser d'avantage de problèmes qu'elle pourrait n'en régler. Les deux autres associations de la tribune Boulogne, les Rangers et les Gavroches, ont annoncé qu'il s'auto-dissoudraient en signe de protestation, et de solidarité avec leurs camarades.
_ Ce qui donnerait une tribune de 6000 personnes sans "vitrine" officielle, et à même de discuter avec la hiérarchie du club parisien. Et laisser d'autant plus "d'électrons libres" sans encadrement, car une dissolution n'implique aucune interdiction de stade.
Par ailleurs, trois personnes ont été placées en garde à vue hier dans le cadre de l'enquête sur la banderole injurieuse de la finale. Six autres ont déjà été mises en examen dans le cadre de cette affaire, pour "provocation à la haine ou à la violence lors d'une manifestation sportive". Des faits passibles d'un an d'emprisonnement, 15.000 euros d'amende, et trois ans d'interdiction de stade.
Matteu Maestracci
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