Enseignant guinéen tué à Rouen : 1 400 personnes à la marche blanche pour protester contre le racisme
Âgé de 31 ans, Mamoudou Barry, père d'un enfant de deux ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue.
Crime raciste ou acte d'un déséquilibré ? Mille quatre cents personnes, selon la police, ont participé vendredi 26 juillet à la marche blanche en hommage à Mamoudou Barry, jeune enseignant-chercheur guinéen, tué en fin de semaine dernière près de Rouen. Le rassemblement a débuté par des prises de parole. "C'était un homme gentil dont les raisonnements alliaient rigueur et finesse. Nous avons perdu un homme de très grande valeur. L'université de Rouen n'oubliera pas le Dr Barry", a déclaré Carine Brière, sa directrice de thèse.
"L'horreur incompréhensible du crime survenu à Canteleu ne peut que soulever l'incompréhension. Toute la communauté universitaire s'est émue de ce drame. Le racisme n'a pas sa place à l'université", a déclaré Joël Alexandre, président de l'université de Rouen-Normandie, lisant un message de la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
"Nous ne tolérerons aucune récupération", a lancé l'avocat de la famille de la victime, Me Jonas Haddad. "En même temps, nous devons être lucides. Lorsque son agresseur prononce les mots qu'il a prononcés avant de lui asséner les coups mortels, il est à l'origine d'un crime raciste."
Le suspect hospitalisé
Plusieurs personnes brandissaient des pancartes avec la photo du jeune homme de 31 ans et l'inscription "A la mémoire de Mamoudou Barry". Un homme s'est enroulé dans le drapeau guinéen, tandis que d'autres avaient revêtu des tee-shirts avec la photo de l'universitaire. "Halte au racisme" et "Justice pour le Docteur Mamoudou Barry", scandait la foule.
L'épouse et le frère de la victime étaient présents ainsi que le député européen EELV David Cormand et des élus locaux comme l'ancien président de la région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (PS).
Le suspect, Damien A., âgé de 29 ans et père d'un petit enfant, est né d'un père turc et d'une mère française. Placé sous curatelle, il travaillait de manière irrégulière dans le bâtiment, vivait à Sotteville-lès-Rouen dans un foyer et avait déjà suivi des soins dans un hôpital psychiatrique de l'agglomération. Sa garde à vue avait été levée lundi pour raison médicale et il a ensuite été hospitalisé.
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