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Essonne : des "similitudes" dans trois des quatre assassinats

Quatre personnes ont été tuées par balles en cinq mois dans le département, avec la même arme. Le parquet refuse cependant pour l'instant de parler de tueur en série. La police a lancé un appel à témoins pour trouver la trace d'une moto bleue et blanche.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Devant l'immeuble où a été abattue une mère de famille, jeudi 5 avril, à Grigny (Essonne). (PIERRE VERDY / AFP)

Y-a-t-il un tueur en série dans l'Essonne ? L'arme utilisée pour tuer une mère de famille, jeudi 5 avril à Grigny, est la même que celle avec laquelle trois autres personnes ont été abattues dans le département au cours des cinq derniers mois.

Vendredi 6 avril, la procureure d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, a toutefois précisé que l'hypothèse d'un seul et même tireur était loin d'être établi. "[La] manière de tuer n'est pas identique dans les quatre affaires", a expliqué la magistrate lors d'une conférence de presse, même si "trois meurtres, le deuxième, le troisième et le quatrième, présentent des similitudes quant au mode opératoire".

Que sait-on du meurtre de Grigny ?

Une mère de famille de 48 ans, Nadjia Boudjemia-Lahcene, a été blessée par balles jeudi alors qu'elle se trouvait dans le hall d'un petit immeuble de quatre étages, rue du Ravin, dans le quartier de la Grande-Borne, à Grigny. Après avoir tiré trois balles de calibre 7.65 mm, le tueur aurait pris la fuite à motoTransportée à l'hôpital dans "un état très critique", la victime est morte dans la soirée.

D'après les informations du Parisien, plusieurs témoins ont donné le signalement d'un suspect : "Un homme de grand taille, mesurant au moins 1,80 m, de corpulence mince, de type européen et porteur d’un casque de moto noir."  Il aurait porté un blouson de type Bomber en cuir sombre et une sacoche et aurait circulé sur une moto de marque Suzuki.

Vendredi soir, un appel à témoins a été lancé pour trouver la trace, dans l'ouest parisien, d'une moto bleue et blanche Suzuki modèle GSXR 750, année 2001, "avec le R du modèle rouge"L'engin aurait un "passage de roue arrière blanc, une coque arrière ainsi que le capot de selle" également de couleur blanche, "deux feux incrustés dans le passage de roue, un pot de couleur noire et une bulle noire".

La police judiciaire a mis en place un numéro de téléphone gratuit (0800 33 60 98) et une adresse internet (n791@interieur.gouv.fr) pour recueillir d'éventuels renseignements.

Comment se sont produits les meurtres précédents ?

Le 27 novembre 2011, Nathalie Davids, une laborantine de 35 ans, est abattue dans le parking souterrain de sa résidence de Juvisy-sur-Orge. Un "suspect avec lequel elle avait eu une aventure est interpellé" quelques jours plus tard, précise Le Parisien. Mais après avoir reconnu "partiellement les faits", celui-ci se rétracte. Il est toutefois mis en examen, incarcéré et reste depuis en détention.

Le 22 février 2012, Jean-Yves Bonnerue, un ingénieur de 51 ans, est tué au même endroit que la victime précédente. Le suspect du premier meurtre étant en prison, il n'a donc pas pu commettre ce meurtre.

A moins de 10 km de là, le 19 mars, Marcel Brunetto, retraité de 81 ans, est tué d'une balle dans la tête dans le hall de son immeuble, à Ris-Orangis, par un homme qui visiblement l’attendait, selon Europe1.

Ces meurtres sont-ils liés ?

L'arme utilisée pour commettre les quatre homicides dans le département est la même, un pistolet de calibre 7.65 mm. Pour autant, les enquêteurs travaillent sur plusieurs pistes. "On ne peut exclure aucune hypothèse de travail. Est-ce qu'il s'agit d'une même personne ? Il est encore trop tôt pour répondre", a déclaré la procureure d'Evry.

En particulier, le lien entre le premier meurtre, pour lequel un suspect est incarcéré, et les trois autres, n'est pas établi. Par ailleurs, "aucun lien n'a été fait entre les quatre victimes de ce dossier si ce n'est que la deuxième victime habitait dans le même immeuble que la première", a noté la magistrate.

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