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"Nos parcelles sont dévastées" : les vols d’eucalyptus menacent la filière dans le Var

Ces vols sont très organisés, selon les gendarmes. Les voleurs peuvent repartir avec parfois deux tonnes de plantes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des champs d'eucalyptus à Tanneron.  (VALERY HACHE / AFP)

L'interpellation en flagrant délit le week-end dernier à Tanneron (Var) d'un individu en train d'arracher illégalement des branches d'eucalyptus dans la parcelle d'un producteur plonge dans l'angoisse et la colère toute la profession, a rapporté jeudi 19 novembre France Bleu Provence. Environ 70 producteurs du département sont confrontés à ces vols. "Ce sont des filières très organisées en Italie, composées de coupeurs d'origine étrangère”, a expliqué le chef d'escadron Stéphane Calimé, commandant la compagnie de gendarmerie de Draguignan.

Une dizaine de vols en 2019 

“Les années passées, les petites mains avaient tendance à intervenir la nuit. Mais désormais, ils n'hésitent plus à opérer en plein jour, dans des parcelles isolées, et donc non visibles facilement. Ils sont capables de ramener jusqu'à deux tonnes de marchandises dans leur véhicule", a poursuivi Stéphane Calimé. "Nos parcelles sont dévastées car ils saccagent tout”, a déploré Roland Lèze, le président du syndicat local des agriculteurs de Tanneron. “Cela prend un temps considérable à remettre en état. Pour certaines espèces, il faudra attendre trois ans pour récolter de nouveau. Alors, on fait l'entretien, on met de l'engrais, on arrose et au bout de trois ans, on se fait de nouveau voler."

Une dizaine de faits ont été recensés en 2019, un chiffre sous-estimé car tous les vols ne donnent pas lieu à une plainte. Face à ce phénomène, les professionnels ont signé une convention tripartite l’année dernière, regroupant les producteurs, la commune et l'État (préfecture, gendarmerie et justice) afin d'apporter des solutions. Le phénomène perdure “parce qu'il n'y a pas de réponse pénale suffisamment forte pour pouvoir dissuader les voleurs”, selon Roland Lèze, dénonçant "l'absence d'enquêtes de gendarmerie qui remonteraient la totalité de la filière".

L'individu interpellé ce week-end a été jugé en comparution immédiate mardi devant le tribunal correctionnel de Draguignan. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et 6 000 euros d'amende. Un autre individu interpellé quelques jours après le premier a lui aussi été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis par la même juridiction. 

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