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Nouvel épisode judiciaire dans l'affaire Siné

Maurice Sinet, connu sous la signature de Siné, est poursuivi aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Lyon par la Licra. La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme lui reproche d'avoir commis des incitations à la haine raciale dans deux chroniques publiées dans l'hebdomadaire Charlie-Hebdo, ce qui a d'ailleurs valu au dessinateur d'en être licencié quelques semaines après.
Article rédigé par franceinfo
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L’affaire remonte au 2 juillet 2008. Dans une chronique publiée dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo, Siné ironise sur l'éventualité de la conversion au judaïsme de Jean Sarkozy, fils du président de la République, avant son mariage annoncé par la presse avec la fille du fondateur des magasins Darty, déclarant notamment qu'il "fera son chemin dans la vie".

Siné est renvoyé

D’abord passée relativement inaperçue, cette chronique fait rapidement débat. Lors d’une émission diffusée le 8 juillet sur RTL, le journaliste du Nouvel Observateur, Claude Askolovitch, monte en effet au créneau, dénonçant "un article antisémite dans un journal qui ne l'est pas" et annonçant le prochain départ de Siné du journal satirique.

Un départ confirmé quelques jours plus tard par le rédacteur en chef et directeur de la publication de Charlie Hebdo, Philippe Val, qui annonce effectivement le licenciement du dessinateur, provoquant alors une vive polémique entre entre pro-Val et pro-Siné.

Le volet "parisien" de l'affaire : Siné contre Askolovitch

Le caricaturiste, qui a assigné Claude Askolovitch en diffamation, estime pour sa part "que la liberté d'expression n'a pas de limites (...) sauf ceux qui me traitent personnellement d'ordure et d'antisémite", a-t-il déclaré lors du procès qui s’est tenu la semaine dernière devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. "Je me trouve associé à Le Pen, Faurisson, à des gens que je hais", a-t-il encore déploré, faisant état de menaces à son encontre. "Jamais je n'ai traité M. Sinet d'antisémite (...) ou d'ordure, mais je maintiens qu'il a écrit un article antisémite", a rétorqué Claude Askolovitch, estimant ne pas avoir dépassé les limites de la liberté d'expression. Le délibéré dans ce volet de l'affaire a été fixé au 3 mars.

Le volet "lyonnais" : la Licra contre Siné

Mais aujourd’hui, c’est devant le tribunal correctionnel de Lyon que le dessinateur va devoir s’expliquer suite à une plainte de la Licra. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme lui reproche en effet d'avoir commis des incitations à la haine raciale. Toujours visée, cette chronique du 2 juillet 2008 mais pas seulement. La citation de la Licra vise également une autre chronique, publiée celle-ci dans l'édition du 11 juin 2008 de Charlie Hebdo et dans laquelle Siné critique dans des termes crus les femmes musulmanes voilées.

L'audience sur le fond aura lieu aujourd’hui et pourrait se poursuivre demain si les débats le nécessitent, a indiqué le tribunal de Lyon.

Cécile Mimaut, avec agences

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