"La Méditerranée est une mer traître" : des Pyrénées jusqu'à la Corse, les sauveteurs sont sur le pont pour protéger les vacanciers
Depuis son centre de La Garde, une commune située à côté de Toulon, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Méditerranée (CrossMed) reçoit les appels de détresse en mer et lance les opérations de secours.
Sur le littoral méditerranéen, la prudence est de mise après une série de drames le week-end dernier à Marseille. Un jeune homme de 25 ans est mort noyé dans une calanque et un bateau a chaviré avec six personnes à bord. Parmi les passagers, un adolescent est dans le coma et un homme de 65 ans est toujours porté disparu. Lundi encore, un adolescent de 16 ans a été récupéré après être tombé dans l'anse de Malmousque, toujours à Marseille. Il était en arrêt respiratoire lors de sa prise en charge. Des accidents fréquents quand la météo est capricieuse, avec le mistral qui balaie les côtes encore lundi.
Les équipes du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Méditerranée, le CrossMed, sont sur le pont. Depuis leur centre de La Garde, à Toulon, elles reçoivent les appels de détresse en mer et lancent les opérations de sauvetage ou de recherches.
Une zone de surveillance de 115 000 km² de mer
Dans la salle opérationnelle, il y a plusieurs écrans d’ordinateurs avec des cartes et des points jaunes qui indiquent la présence de navire. On surveille une zone de 115 000 km² de mer de la frontière espagnole jusqu'à la frontière italienne, en passant par la Corse. Un opérateur écoute les appels VHF émis par les navires : "À ma gauche les hauts parleurs correspondent aux récepteurs côté ouest de la Méditerranée - des Pyrénées jusqu’à Port-Camargue on va dire -, et à ma droite, les hauts parleurs correspondent à tous les récepteurs de l’est, c’est-à-dire la Corse et la zone de Menton et Nice."
Les équipes reçoivent des appels 24 heures sur 24 et peuvent déclencher les secours. Les opérations sur une journée sont aussi variées "qu’un accident de plongé, un incendie sur un navire, la disparition d’un véliplanchiste ou d’un enfant sur un pneumatique", énumère Philippe Michaud, directeur du Cross Méditerranée.
Certaines opérations dureront dix minutes ou un quart d’heure, d’autres opérations peuvent durer malheureusement plus d’une journée.
Philippe Michaud, directeur du CrossMedà franceinfo
Et lors du week-end du 1er et 2 août, avec la mauvaise météo, plus d'une cinquantaine de sauvetages ont eu lieu. Il faut se méfier de la Méditerranée et de ses allures de carte postale. "On peut avoir une mer parfaitement plate comme devant nous à Toulon et on peut avoir au large de la Ciotat, une mer qui est bien formée, explique le directeur du Cross Méditerranée. On a des gens qui se font piéger. La météo est capricieuse et la Méditerranée est une mer traître, on ne le dira jamais assez."
Préparer son matériel et avoir des conditions physiques adéquates
Philippe Michaud rappelle donc les vérifications à mener, avant de prendre le large : "Première chose, on regarde la météo. On prépare son matériel. On s’assure que son navire et ses équipements sont en bon état." Autre vérifications, avoir "les conditions physiques adéquates", poursuit le directeur du CrossMed, car il faut faire attention avec "les sports réputés faciles comme le paddle ou le kayak". Les sports nautiques demandent un équipement approprié car "en mer il peut faire froid, on peut prendre des coups de soleil ou se déshydrater".
"S’équiper c’est aussi avoir les moyens adéquates pour donner l’alerte", rappelle Philippe Michaud. Un téléphone donc, pour pouvoir appeler le CrossMed, le numéro est le 196, ou une radio VHF si vous êtes en bateau, branchée sur le canal 16.
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