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Paris : des occupants de l'université de Tolbiac affirment avoir été attaqués par des membres de l'Action française

Vendredi soir, des affrontements ont eu lieu entre les deux groupes. Le Parti de gauche dénonce une "attaque fasciste". L'Action française, un groupe royaliste, affirme n'avoir fait que se défendre.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran d'une vidéo des affrontements devant la faculté de Tolbiac, à Paris, vendredi 15 février 2019.  (TWITTER)

"Attaque de l'Action française à Tolbiac il y a une heure. Ils ont été mis en fuite par des camarades antifascistes et par les vigiles de la fac". Dans un tweet posté en début de soirée, vendredi 15 février, les étudiants de la Commune libre de Tolbiac affirment avoir été pris à parti par des militants du groupe d'ultradroite Action française. "Nous serons toujours antifascistes", déclarent les occupants du site Pierre-Mendès-France de l’université Paris-I. 

Il y aurait plusieurs blessés 

Le député de La France insoumise Eric Coquerel, réputé proche du mouvement, réagit dans la foulée en postant un communiqué du Parti de gauche (PG) sur son compte Twitter. "Tiens voilà que les mêmes royalistes d’extrême droite qui ont revendiqué mon agression en 2018 ont fait preuve de leur violence ce soir à Tolbiac" écrit-il. Le député de Seine-Saint-Denis avait été entarté en pleine rue en avril 2018 par un membre de l'organisation. 

Dnas le communiqué, il est indiqué qu'une "vingtaine de membres" de l'organisation royaliste s'en sont pris à plusieurs étudiants "à coup de pavés et de gazeuses"Le Parti de gauche affirme que cette "attaque fasciste" a fait "5 blessé.e.s dont 3 au visage", ce que franceinfo n'a pas pu vérifier. Sur une vidéo diffusée dans la soirée sur Twitter, on voit un homme en casquette s'en prendre à un autre avec un parapluie, sans savoir s'il appartient à l'un ou l'autre des deux groupes. 

"Les fascistes ne sont pas du côté de l'extrême-droite" 

Contactée par franceinfo, l'Action française affirme au contraire que c'est elle qui a été attaquée par les étudiants qui occupent l'université Tolbiac, avant de riposter. "Nous vendons régulièrement notre journal à l'entrée des universités" explique un membre du groupe, qui précise qu'ils étaient une quinzaine présents hier soir devant le site, dans le 13e arrondissement. "Il y a eu des échauffourées parce que les militants antifas ne supportent pas que l'on ne pense pas comme eux : c'est pour ça qu'ils ont attaqué nos étudiants qui se sont défendus, et on s'en félicite" ajoute-t-il. Pour lui, "les fascistes ne sont pas du côté de l'extrême droite mais chez ceux qui bloquent les facs et excluent les étudiants des AG lorsqu'ils ne sont pas d'accord avec eux". 

En avril 2018, des personnes apparentées à l'extrême droite avaient attaqué les étudiants grévistes dans cette même université, en leur jetant des chaises et en frappant sur les grilles avec des battes de baseball. La Commune libre de Tolbiac est un collectif d'étudiants de gauche radicale et d'extrême gauche qui occupe cette faculté par intermittence depuis le 26 mars 2018 pour s'opposer à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), portée par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Sur leur page Facebook, ils ont récemment pris position contre l'expulsion d'un lycéen immigré ou contre les interpellations violentes des manifestants par les forces de l'ordre lors des manifestations étudiantes ou des "gilets jaunes". 

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