Cet article date de plus de cinq ans.

Patrick Balkany a été agressé à Levallois-Perret, deux personnes placées en garde à vue

Dans une vidéo, l'un des deux hommes interpellés, militant de la Ligue de défense noire africaine, affirme avoir reçu des coups de la part du maire de Levallois.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany à Paris, le 22 mai 2019.  (AFP)

Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour avoir bousculé et insulté Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), jeudi 5 septembre dans sa ville, a appris franceinfo de l'entourage de l'élu et de source policière. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre.

La Ligue de défense noire africaine (LDNA), une organisation qui se définit comme "anti-négrophobie", a présenté les personnes interpellées comme deux de ses membres, un porte-parole et un militant, confirmant leur placement en garde à vue jeudi soir. Elle affirme, dans un communiqué sur Facebook, que ce sont les deux hommes qui ont été victimes d'une agression de la part de Patrick Balkany. Un peu plus tôt, elle avait diffusé en direct vidéo la fin de l'altercation avec le maire de Levallois, filmée par le porte-parole.

Un suspect également accusé de menaces de mort

Les faits se sont déroulés en fin d'après-midi, dans une rue proche de la mairie, à proximité d'un dépôt de pain dont la propriétaire avait dénoncé, en février, des insultes racistes dont elle disait être la cible de la part de copropriétaires. C'est son témoignage, filmé et diffusé par la LDNA, qui avait déclenché l'affaire.

Selon l'entourage de Patrick Balkany, l'édile a été pris à partie à propos de cette affaire, les deux suspects reprochant au maire de ne pas avoir permis l'extension de ce dépôt de pain en boulangerie. Le ton serait rapidement monté, des insultes auraient fusé, et Patrick Balkany aurait été bousculé.

En voyant l'altercation, une ancienne conseillère municipale s'en serait alors pris à l'un des deux militants, racontent ses proches, arrachant son téléphone des mains pour le jeter par terre, et assénant un coup de genou dans ses "parties intimes". L'un des deux gardés à vue aurait alors proféré des menaces de mort.

"Il commence à me mettre des coups"

La vidéo mise en ligne par la LDNA montre la fin de l'altercation. On y voit plusieurs femmes retenir Patrick Balkany, pendant que les deux militants l'interpellent. L'homme qui tient le téléphone affirme que l'édile "et ses sbires" sont "en train de nous agresser", et lui lance à plusieurs reprises "allez-y, tapez-nous !" Les images montrent le maire de Levallois bousculer le vidéaste avant de quitter les lieux pour rentrer dans l'hôtel de ville.

Les images montrent également le porte-parole de la LDNA accuser une femme, manifestement une collaboratrice de la mairie, d'agression. "C'est lui qui m'a agressée", répond-elle au sujet du second militant, qui n'apparaît pas à l'écran.

Dans cette même vidéo, le porte-parole de la LDNA affirme avoir d'abord engagé une discussion avec Patrick Balkany quand celui-ci est passé devant le dépôt de pain où les deux militants disent s'être rendu pour soutenir la propriétaire. Après quelques minutes, les échanges se seraient tendus, les deux militants accusant la mairie de harceler la commerçante. 

"Là il me saisit par le bras et il commence à me pousser en disant 'je te ramène au commissariat' (...) et il commence à me mettre des coups", affirme l'homme placé depuis en garde à vue. "Il y a des dames qui ont rejoint M. Balkany et qui ont commencé à agresser le militant qui est avec moi", ajoute-t-il. Dans cette vidéo, il promet également de mettre en ligne des images du début de l'altercation, et menace Patrick Balkany de déposer plainte contre lui.

Contactée, la LDNA n'avait pas encore répondu à nos questions vendredi après-midi. On ignore si les deux gardés à vue ont depuis été remis en liberté.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.