Tuerie de la préfecture de police : comment va travailler l'inspection du renseignement
L'inspection a été chargée par le gouvernement d'évaluer, entre autres, les procédures de détection de la radicalisation au sein du service des renseignements de la préfecture de police.
La décision est exceptionnelle. Le gouvernement a décidé de rendre public, lundi 7 octobre, le lancement de deux missions confiées à l'Inspection des services de renseignement (ISR) après la tuerie à la préfecture de police de Paris (PP), avec deux cahiers des charges distincts.
La nature ou le contenu des rapports remis sont normalement couverts par le secret de la Défense nationale. Le secrétariat général de l'ISR a été confié à Christian Protar, contrôleur général des Armées.
Les grands corps d'inspection mobilisés
Pour ses missions, l'ISR mobilise des inspecteurs et inspecteurs généraux de grands corps d'inspection tels que le contrôle général des Armées, l'inspection générale de l'administration et l'inspection générale des finances (IGF). Ceux-ci disposent de toutes les habilitations.
La première mission se penchera plus spécifiquement sur le cas de Mickaël Harpon et des procédures au sein de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) pour déceler la radicalisation. Ses conclusions qui sont attendues pour la fin du mois d'octobre, ne seront pas rendues publiques.
L'ISR devra répondre aux questions suivantes : quels étaient les éléments de radicalisation de Mickaël Harpon et à quel moment sont-ils apparus? Ont-ils été convenablement détectés, signalés et ont-ils fait l'objet de réaction appropriée ? Lundi matin, sur la base d'un rapport de quatre pages produit par la directrice de la DRPP, Christophe Castaner a semblé partiellement tirer des conclusions de cette affaire en évoquant "un dysfonctionnement d'Etat": "il n'y a pas eu d'alerte au bon niveau, au bon moment", a-t-il déclaré sur France Inter.
Les services de renseignement passés au crible
La deuxième mission porte sur l'ensemble des services de renseignement dits du "premier cercle" (DGSE, DGSI, DRSD, DRM, DNRED, Tracfin) mais aussi la DRPP, le service central du renseignement territorial (SCRT), la sous-direction de l'anticipation opérationnelle (SDAO) de la Gendarmerie et le service du renseignement pénitentiaire.
Démarche exceptionnelle, le second rapport sera partiellement rendu public. Ses conclusions sont attendues pour la fin de l'année. L'ISR s'assurera que tous les processus de détection de la radicalisation sont bien en place et sont bien appliqués par tous les niveaux des hiérarchies.
Elle se penchera également sur toutes les situations individuelles qui auraient mérité d'être traitées dans ce cadre-là. L'ont-elles bien été ? Si ce n'est pas le cas, les services devront les réévaluer individuellement sous la supervision de l'ISR.
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