Commissariat attaqué à Champigny-sur-Marne : "Les racailles n'ont plus peur de venir affronter les policiers", déplore le syndicat Alliance
Eddy Deboste, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance police dans le Val-de-Marne, a affirmé sur franceinfo que des policiers avaient "signalé à la hiérarchie des menaces sur les réseaux sociaux".
Le commissariat de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne a été la cible d'une attaque dans la nuit de samedi à dimanche 11 octobre, vers 23h50, par une quarantaine de personnes. Elles sont arrivées devant le bâtiment armées de projectiles et ont endommagé la porte vitrée. "Les racailles n'ont plus peur de venir affronter les policiers", déplore Eddy Deboste, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance police dans le Val-de-Marne sur franceinfo.
franceinfo : Ce commissariat se trouve en plein cœur de la cité sensible de Bois-l'Abbé, ce n'est pas la première fois qu'il est pris pour cible, comment ont régi vos collègues ?
Eddy Deboste : Mes collègues ont réagi d'une manière professionnelle. Vous imaginez bien que c'était une attaque inattendue, même si depuis plusieurs jours, nous avions signalé à la hiérarchie des menaces sur les réseaux sociaux, que la tension montait. De l'huile avait été aussi mise sur le feu par certains politiques après une interpellation qui s'était mal passée. Lors de l'interception d'un scooter, un jeune était tombé et s'était cassé le fémur. Nos collègues s'attendaient plus ou moins à une attaque. Après, c'était une surprise de voir arriver quarante individus cagoulés qui voulaient tout simplement tuer du flic. Grâce à Dieu, nous avons réussi à rentrer dans le commissariat et nos collègues ont réussi, par des jets de grenades lancées par les fenêtres du commissariat, à s'extirper de cette situation. Mais la situation est très tendue ici. Ce n'est pas facile de se voir attaqué au sein même du commissariat.
Comment se sont-ils réfugiés ?
Ils étaient dehors en train de fumer leur cigarette, ils étaient en pause quand ils ont vu les jeunes arriver, une quarantaine. C'est arrivé un peu de tous les côtés avec des feux de poubelles qui étaient prévus pour empêcher les renforts policiers des autres communes d'arriver. Ils se sont réfugiés dans l'enceinte du commissariat, dans la salle de pause et ont jeté des grenades par les fenêtres.
Pensez-vous que ce qu'il se passe en ce moment, deux de vos collègues attaqués à Herblay dans le Val-d'Oise, roués de coups et blessés par balles, montre que la police est prise pour cible ?
En effet, nous avons une pensée particulière pour nos collègues qui ont été sauvagement agressés. Il y en a toujours un qui se bat pour rester avec nous. La tension est présente sur tout le territoire national, la haine anti-flic est débordante, c'est inacceptable. On peut le constater tous les jours, il y a une perte de l'autorité de l'État. Nous l'avions déjà signalé à l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Les racailles n'ont plus peur de venir affronter les policiers, même dans l'enceinte des commissariats. Je ne pourrais pas vous dire s'il s'agit d'un problème de justice. Mais à l'heure actuelle, il y a vraiment ce sentiment d'impunité qui fait que les services de sécurité, policiers, pompiers, sont en insécurité totale tous les jours.
Est-ce qu'il y a une tension particulière en Île-de-France ?
On ne peut pas faire de rapprochement entre ce qu'il s'est passé jeudi soir dans le 95 et hier soir dans le 94. L'histoire d'hier soir est liée à une interception et la chute d'un jeune en scooter. Mais c'est sûr que le fait d'entendre ce genre d'événements à la radio ça doit énerver un peu tout le monde et les tensions augmentent énormément.
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