"Il a sauvé des vies !" affirme l'avocat du policier mis en examen pour avoir tué un automobiliste à Paris
Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier qui a tué un conducteur au terme d'une course-poursuite mardi 15 août, dénonce sur franceinfo la mise en examen de son client qui a agi en état de légitime défense, selon lui.
"C'est une décision d'une brutalité extrême", dénonce Laurent-Franck Lienard, avocat du policier mis en examen après avoir tué un automobiliste dans une course-poursuite mardi 14 août, dans le centre de Paris. Le gardien de la paix avait pris en chasse un homme qui refusait de s'arrêter à un contrôle. Le policier l'a poursuivi en réquisitionnant un conducteur de scooter. Selon la version du fonctionnaire, l'automobiliste aurait ensuite fait marche arrière avant de percuter le deux-roues. Le gardien de la paix aurait aussitôt tiré sur le conducteur, entraînant sa mort quelques minutes plus tard.
franceinfo : Est-ce que votre client était en état de légitime défense ?
Laurent-Franck Lienard : Cela ne fait aucun doute à l'issue de la garde à vue, des auditions de mon client, mais aussi des témoins. Le conducteur du scooter dit bien que s'il ne s'était pas extrait du scooter au moment du tir, il aurait été écrasé. Le tir était donc totalement légitime. Il est légitime à deux titres : la légitime défense et le nouveau cadre légal des policiers qui les autorise à ouvrir le feu.
Comment expliquer sa mise en examen, son placement sous contrôle judiciaire et l'interdiction d'exercer sa fonction, si la légitime défense est établie ?
Parfois, la machine judiciaire s'emballe parce qu'elle est déresponsabilisée. Il n'y a aucun garde-fou contre le tout pouvoir des magistrats. La garde à vue n'était pas justifiée. On aurait pu l'entendre librement. Ce policier est un représentant de l'Etat qui a fait un tir légitime dans le cadre de son travail. Il a sauvé la vie du conducteur du scooter et il a sauvé des vies puisque le conducteur a mis en péril la vie de beaucoup de passants. Il a exécuté sa mission et son devoir. Il a appliqué un tir dans le bras du conducteur. Hélas la balle a traversé le bras, a percuté le thorax et l'a tué. Ce n'était évidemment pas sa volonté.
Vous mettez en cause les magistrats qui ont pris cette décision de mise en examen ?
Bien évidemment. Nous n'avons pas été écoutés du tout. Les magistrats se sont fait leur opinion sur la base d'un dossier qu'ils ont lu en cinq secondes. Ils ont pris une décision d'une brutalité extrême puisque ce jeune homme de 23 ans ne travaille plus, ne peut plus payer son loyer et ne se nourrit plus alors qu'il a juste fait son métier.
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