Policiers blessés par balle dans un commissariat à Paris : ce que l'on sait de l'affaire
Des tirs en plein poste de police. Deux policiers ont été grièvement blessés par balle par un homme dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris, jeudi 9 mai dans la soirée, ont appris franceinfo et France Télévisions de sources policières. Le pronostic vital d'un des policiers est engagé, a précisé le parquet de Paris à franceinfo. Quant au mis en cause, lui-même blessé par un tir de riposte, il a été placé en garde à vue. Trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de cette affaire.
Une femme agressée au cutter
Aux alentours de 22 heures jeudi soir, des policiers interviennent dans un immeuble du quartier de la Gare, dans le 13e arrondissement, où un homme a "violemment agressé une femme" à coups de cutter, a déclaré jeudi soir lors d'un point-presse le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, qui s'est rendu au commissariat, accompagné de la procureure de la République de Paris Laure Beccuau. La victime, âgée de 73 ans, a été blessée, mais son pronostic vital n'est pas engagé.
Au micro de franceinfo vendredi, Laurent Nuñez a précisé que la femme avait été agressée chez elle. Selon une source proche du dossier, le mis en cause a frappé à plusieurs portes dans l'immeuble, jusqu'à ce que la femme agressée, une septuagénaire finisse par ouvrir la sienne, sans que l'on sache si les deux se connaissaient.
Les policiers "ont été obligés de défoncer la porte" de l'appartement pour intervenir et ont utilisé "le taser à plusieurs reprises" pour maîtriser un homme "très excité".
Deux policiers grièvement blessés après des tirs, le pronostic vital de l'un d'eux engagé
Une fois interpellé, le suspect est amené au commissariat central, non loin. Alors qu'il est pris en charge par les fonctionnaires, dans les locaux, il parvient, "au moment où il soufflait dans l'éthylotest", à subtiliser l'arme d'un des agents, a expliqué vendredi Laurent Nuñez. L'homme tire sur deux policiers, les blessant grièvement, avant d'être lui-même atteint par un tir de riposte et blessé au niveau du thorax.
Les deux fonctionnaires, âgés de 33 ans, touchés, l'un à la cuisse, l'autre à l'abdomen, ont d'abord été pris en charge par leurs collègues, puis par les sapeurs-pompiers de Paris, avant d'être évacués vers des hôpitaux parisiens. Le pronostic vital d'un des policiers est toujours engagé vendredi matin, a dit le préfet de police sur franceinfo.
L'agresseur, "neutralisé", a été gravement blessé, mais son pronostic vital n'est pas engagé. Il a, lui aussi, été pris en charge à l'hôpital. Aucun des deux policiers "n'a pu être entendu", a précisé le parquet de Paris vendredi midi à franceinfo et France Inter. Ce trentenaire "est inconnu de la police et de la justice", a précisé le parquet de Paris. "Son état de santé ayant nécessité son hospitalisation immédiate, la mesure de garde à vue initialement prise pour l'infraction de tentative de meurtre sur la femme a été levée dès sa conduite à l’hôpital" vendredi soir, ajoute le parquet de Paris.
Les faits se sont déroulés dans le local éthylomètre. La scène a été filmée et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) exploite des images, a appris franceinfo de sources concordantes.
Trois enquêtes ont été ouvertes, dont une par l'IGPN
Trois enquêtes ont été ouvertes, a annoncé le parquet de Paris à franceinfo. Deux sont confiées à la police judiciaire, l'une pour "tentative de meurtre sur la femme", l'autre pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
La troisième enquête a été confiée à l'IGPN (la "police des polices") pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique", comme c'est toujours le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme. Les investigations devront notamment préciser les circonstances des faits, l'identité du mis en cause ainsi que ses éventuels liens avec la femme victime.
Interrogé au micro de franceinfo sur l'éventualité d'un motif terroriste, le préfet de police a déclaré qu'il était "trop tôt" pour le savoir.
Un commissariat "sous le choc"
Les effectifs du commissariat sont "très affectés", a déclaré Laurent Nuñez, évoquant "beaucoup d'émotion" après "ces faits extrêmement graves". Le préfet de police a salué "leur courage" et "leur réactivité" pour intervenir rapidement.
Le syndicat Unsa Police a également exprimé, sur le réseau social X, "son soutien indéfectible aux policiers gravement blessés ainsi qu'aux effectifs" du commissariat du 13e arrondissement, "sous le choc". "Le métier de policier n'a rien d'anodin, c'est au péril de leur vie que les policiers interviennent quotidiennement", estime le syndicat.
Pour Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, "les policiers sont en danger même à l'intérieur de leur commissariat", a-t-il écrit sur X.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.