Cet article date de plus de quatre ans.

La déléguée nationale d’Unité SGP Police dénonce dans une lettre la "caricature" dont sont victimes les forces de l'ordre

La déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, Linda Kebbab explique dans cette lettre ouverte "nous n'avons pas l'obligation d'être parfaits, seulement exemplaires". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Patrouille de la police de sécurité du quotidien (PSQ) - illustration (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCE-INFO)

Dans ce texte, que franceinfo s’est procuré, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, Linda Kebbab, demande aux policiers de désapprouver fermement les écarts de conduite de leurs collègues. Elle met en garde contre ces gestes individuels qui entraînent dans "l’abîme des critiques" l’ensemble de la police. Et appelle les fonctionnaires à prendre garde à l’effet loupe d’un évènement qui permet de "caricaturer" la profession, et abîme son image.

"L'écrasante majorité des Français le sait, a conscience des épreuves que nous traversons, et exprime sa gratitude envers les policiers, écrit Linda Kebbab. Mais une crise profonde progresse dangereusement dans notre pays. Elle divise les citoyens, exacerbe les haines, fragilise le pacte républicain".

Dans ce contexte, la déléguée syndicale regrette que la police nationale "dont chacun est en droit d’attendre l’exemplarité" soit "malmenée, réduite à une caricature". Et prévient ses collègues, à qui elle s’adresse "sans distinction de grade ou de corps" : "Dans cette France qui traverse des turbulences, vous serez plus scrutés, jugés, déshumanisés. Travestie, manipulée, l'image servira les idéologies les plus déviantes".
 
Linda Kebabb appelle donc ses collègues à se monter "exemplaires". "Sous l'effet de la peur ou de la colère, il arrive que nous prononcions un mot honteux. Ce n'est pas grave. Nous n'avons pas l'obligation d'être parfaits, seulement exemplaires".

Ne sous-estimez pas l'effet loupe d'un événement

Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO

"En revanche, ajoute la syndicaliste, le racisme et la violence illégitime sont à proscrire. Celui qui frappe un homme menotté, qui verbalise le rejet de l'autre, a craché sur son uniforme, et sur l'ensemble de ses collègues. Ne sous-estimez pas l'effet loupe d'un événement. Comprenez que la marginalité sera pour nos détracteurs l'opportunité de polariser les conflits et pour leur auditoire une raison de les suivre".

Protéger le policier en question et l’image de la police

"Je ne doute pas un instant que l'écart d'un collègue, exceptionnel au regard du nombre de missions effectuées, sera désapprouvé par ceux qui l'accompagnent. Arrêter son geste, taire ses mots sont une obligation. Au risque sinon de le laisser se faire mal et d'entraîner avec lui tous les policiers dans l'abîme des critiques. Si nous n'y prenons pas garde, nous perdrons la bataille face aux ennemis de la paix que nous nous évertuons à garder", explique Linda Kebbab, qui en appelle ensuite à la hiérarchie, souvent accusée ces derniers jours de ne pas prendre le problème du racisme dans les rangs policiers à sa juste mesure.
 
"Aux chefs, placez-vous en avant des agents dont vous avez la responsabilité pour les guider, et derrière pour les soutenir. Votre rôle indispensable doit être cette mesure de bienveillance permanente, et du courage dans l'intérêt collectif, comme la typicité de cette feuille de chêne qui ne dissocie jamais l'autorité de la justesse", écrit Linda Kebbab.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.