Soupçons de racisme et violence dans la police : "Si on améliorait les conditions de travail, il y aurait moins de dérives", affirme une ancienne policière
Réagissant aux soupçons de racisme et de mauvais traitements qui pèsent sur des fonctionnaires du tribunal judiciaire de Paris, l'autrice d'"Omerta dans la Police" explique que les policiers ont tendance à se couvrir les uns les autres parce qu'ils souffrent des mêmes conditions de travail "difficiles".
"Il y a un corporatisme dans la police nationale qui fait qu'on est solidaires tous, parce que les conditions de travail des policiers sont difficiles", affirme Sihem Souid, ancienne fonctionnaire de police, après les révélations du policier Amar Benmohamed sur les mauvais traitements et les propos racistes et discriminatoires dont ils accusent certains de ses collègues au "dépôt" du tribunal judiciaire de Paris. Sihem Souid a été la première à témoigner d'une forme de loi du silence au sein de la police dans son livre "Omerta dans la Police" en 2010.
"C'est ce dont je témoignais déjà dans mon livre, bien sûr, il faut préciser que c'est le comportement d'une minorité de policiers, après aujourd'hui il faut comprendre pourquoi l'action de quelques brebis galeuses perdure toujours, analyse Sihem Souid. J'étais témoin de ces faits là. Moi-même je n'avais pas de problèmes, c'est quand j'ai commencé à dénoncer ces faits-là que j'ai commencé à avoir des problèmes.
Une solidarité qui pousse à protéger les collègues
Aujourd'hui encore, poursuit l'ancienne policière "en tant que chef d'entreprise qui n'est plus du tout dans le milieu de la police, je subis encore de la jalousie, de la calomnie. Il y a une certaine partie de personnes qui n'acceptent pas que l'on puisse dénoncer ce genre de propos."
Je pense qu'il faut parler aussi des conditions de travail des policiers, il y a un corporatisme dans la police nationale qui fait qu'on est solidaires tous, parce que les conditions de travail des policiers sont difficiles.
Sihem Souid, ancienne policièreà franceinfo
"Déjà, si aujourd'hui on améliorait ces conditions de travail, il y aurait moins de dérives. C'est insupportable que la police nationale française travaille dans des conditions pareilles. Chacun est solidaire et ne va pas le dénoncer s'il est témoin de ce comportement qui est non républicain.", explique Sihem Souid.
"Il y a deux victimes, la personne elle-même et l'institution de la police nationale." Par ailleurs, à propos de l'IGPN, la police des polices, l'ancienne policière constate une "amélioration depuis 2010", même si elle concède : "On sait bien qu'il n'y a pas d'impartialité".
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