Premières condamnations après les manifestations anti-Otan

A Strasbourg, les comparutions se poursuivent. Pour l'instant sans public. Le président du tribunal correctionnel chargé d'examiner les cas de 11 personnes interpellées lors des manifestations anti-Otan de vendredi et de samedi a dû faire évacuer la salle à l'énoncé des premières condamnations. Des manifestants venus soutenir les prévenus ont en effet provoqué des troubles en traitant les juges de “fascistes”.

Les trois premiers manifestants anti-Otan condamnés sont Allemands. Agés de 24 et 25 ans, ils écopent de peines de prison ferme, allant de trois à six mois, assortis de plusieurs années d'interdictions de territoire. Les deux premiers ont été reconnus coupables de port d'arme prohibée. En l'espèce, une hachette et un lance-pierres. Le troisième est déclaré coupable de “violences volontaires sur agent de la force publique” pour avoir jeté des pierres sur les policiers. Sanctionné d'une peine de six mois ferme, il clame son innocence et a aussitôt entrepris une grève de la faim, tout comme son co-accusé à la hachette, qui dénonce un “procès politique”.

Ils étaient jugés pour le saccage du quartier du port du Rhin et pour les émeutes au Neuhof, un quartier défavorisé de la capitale alsacienne. La justice doit encore juger sept Français et un Hongrois, de 19 à 37 ans, appréhendés entre les 2 et 4 avril.

Parallèlement, le préfet de la région Alsace affirme que deux personnes, un Allemand et un Russe ont avoué avoir mis le feu à des bâtiments au Port du Rhin. Ces deux jeunes gens ont été présentés dans la journée à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour “destruction par incendie et vols” concernant la mise à sac de l'ancien bâtiment de la douane franco-allemande. Ils sont les deux seules personnes interpellées pour ces faits, sur les centaines qui ont participé aux incendies. Le procureur a demandé leur placement en détention provisoire.

Grégoire Lecalot, avec agences