Procès Colonna : la Cour d’assises se déplace en Corse
Le Transall de l’armée, parti de Villacoublay, près de Paris, s’est posé à 12h20 sur l’aéroport d’Ajaccio sous une pluie battante. Les sept magistrats, les avocats de la défense, les deux avocats généraux, assistés de photographes et d'un balisticien, sans compter l'accusé, ont déjeuné sur place avant de prendre le chemin de Pietrosella, sous bonne escorte et sous un soleil perçant. Le berger de Cargèse a fait le voyage menotté, entouré d'une douzaine de policiers de l'unité d'élite du GIPN.
La gendarmerie de ce village du sud du golfe d'Ajaccio a été la cible d'une attaque à l'explosif en septembre 1997, à laquelle Yvan Colonna est accusé d'avoir participé avec un commando de nationalistes. C’est au cours de cette attaque avec pris d’otages, que l’arme qui allait servir à abattre le préfet Claude Erignac a été dérobée.
Le transport de justice fera ensuite étape à Ajaccio, sur les lieux du crime. Avenue du colonel Colonna d'Ornano, où le préfet a été abattu de trois balles dans la nuque, la cour tentera de vérifier les différents témoignages.
Ce "transport sur les lieux", simple visite et non pas reconstitution, se déroule à huis-clos. Un important dispositif de plusieurs centaines de policiers tiendra à l'écart journalistes et curieux. Tout l'après-midi, une large section du cours Napoléon, l'artère principale d'Ajaccio, est interdite à la circulation et les abords du lieu du drame sont complètement isolés.
La défense, à l’origine de ce transport de justice dont le coût est estimé à environ 100.000 euros, entend démontrer que la géographie des lieux ne colle pas avec les thèses de l’accusation. En soulignant notamment que les témoins oculaires ont vu seulement deux hommes à côté du préfet, et non pas trois comme le dit l’accusation.
Le retour en région parisienne se fera dans la foulée. Une audience de restitution est prévue mardi.
Gilles Halais
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