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Puisseguin : cérémonie d'hommage mardi en présence de François Hollande

Au lendemain de la collision entre un camion et un car qui a coûté la vie à au moins 43 personnes dont un enfant, une longue enquête commence pour comprendre les causes de ce dramatique accident de la route. Sur place, l'émotion reste très grande.
Article rédigé par franceinfo
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  (L'identification des corps a débuté samedi © RF | Mathilde Lemaire)

17h00 : "On s’est retrouvé mon fils Vincent et moi devant un brasier et on n'a pu sortir personne ", Patrick Rive, témoin direct du drame

 

Les habitants de Puisseguin sont toujours sous le choc ce samedi au lendemain de la collision entre un car et un camion sur la départementale 17 toute proche. Accident qui a fait 43 morts, la majorité des personnes âgées qui partaient en voyage mais aussi un enfant.  Tout le monde a en tête les images du drame. Parmi eux, Patrick Rive, témoin direct du drame. Avec son fils Vincent âgé de 14 ans, ils ont tenté de porter secours aux victimes.

  (Patrick et son fils Vincent habitent à proximité des lieux de l'accident. Témoins direct du drame, ils ont tenté de porter secours aux victimes. Ils restent très marqués par l'horreur de la situation © Rebecca Gil / France Bleu Gironde)

"Quand on est arrivé, le car était pratiquement carbonisé. Il prenait feu tellement rapidement qu’on ne pouvait pas s’approcher. On a vu des personnes couchées sur le bord de la route. On a essayé de s’approcher mais malheureusement vu les flammes qu’il y avait on ne pouvait rien faire. C’était la désolation. Les vitres explosaient sous l’effet de la chaleur, ce n’était pas possible de faire quoi que ce soit. C’était trop dangereux ", raconte-t-il.

"Je n’ai pas dormi du tout, j’ai été voir un médecin hier après-midi, je sors un peu, Vincent a été bien marqué, il pleure encore un peu, il me dit : ‘Tu te rends compte, les gens qui ont brûlé là-dedans’... Mais on ne pouvait pas s’approcher, ce n’était pas possible. Je pense surtout aux familles ", poursuit-il, beaucoup d’émotion dans la voix.

Témoignage : "C’était la désolation. Les vitres explosaient sous l’effet de la chaleur, ce n’était pas possible de faire quoi que ce soit. C’était trop dangereux". Patrick Rive, au micro de Rebecca Gil de France Bleu Gironde.

14h 45 : Une marche aura lieu dès demain dimanche à Petit-Palais, la commune d'où sont originaires la plupart des victimes.

  (Une marche aura lieu dimanche après-midi © REUTERS / Stéphane Mahé)

14h12 : L'Elysée annonce qu'une cérémonie d'hommage aux victimes aura lieu mardi en présence de François Hollande. 

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12h47 : Le colonel Patrick Touron a aussi indiqué que les "chrono-tachygraphes" qui enregistrent notamment les paramètres des véhicules sont "fortement carbonisés et endommagés. On ne peut pas se prononcer sur le résultat de leurs examens."

12h42 : L'identification des corps des victimes est la priorité des enquêteurs, explique le colonel Patrick Touron, de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie. 

Patrick Touron : "Nous travaillons avec les médecins légistes locaux de manière à prélever sur les victimes l'ensemble des éléments qui nous permettrons de les identifier"

12h21 : Jean-Claude Leonardet, l'un des rescapés de l'accident témoigne au micro de Mathilde Dehimi : "On discutait et puis on a entendu un choc. On ne voyait rien." Jean-Claude a pu s'en sortir avec son épouse, brûlée au deuxième degré. Très choqué, il explique qu'avec ces 43 victimes, "c'est une génération qui s'en va". 

"On discutait et puis on a entendu un choc", témoigne Jean-Claude, un rescapé de l'accident

11h52 : Notre envoyée spéciale, Mathlide Lemaire, a pu s'approcher du lieu de l'accident. 

11h39 :  L'identification des corps a commencé samedi matin. 

11h15 : Jérémie Bessard, 24 ans, conseiller municipal à Petit-Palais et viticulteur, connaissait toutes les victimes originaires de sa commune : "Comment allons-nous construire l'avenir de notre village sans ces gens-là ? Nous avons perdu des personnes importantes." Jérémie Bessard annonce qu'une marche sera organisée demain à 15 heures pour rendre hommage aux victimes. 

"On a du mal à réaliser", témoigne Jérémie Bessard au micro de Gaële Joly

11h04 : Les trois premiers corps viennent d'être extraits des restes calcinés du bus, indique l'un de nos envoyés spéciaux à Puisseguin, Alain Gastal. 

10h51 : Patrick Botto, accidentologiste, spécialiste des véhicules de transport en commun, interrogé sur France Info : "La cause unique de la mort des passagers, c'est l'asphyxie. C'est la teneur en gaz toxiques et en fumées extrêmement denses qui entraîne la mort par asphyxie."  Patrick Botto était l'un des experts chargés d'enquêter sur le drame de Beaune en 1982. 

Patrick Botto : "La cause unique de la mort des passagers, c'est l'asphyxie"

10h34 : Jean-Claude Leonardet, l'un des rescapés de l'accident, a témoigné au micro de France 2 : "On ne voyait rien. J'étais assis au milieu du car. J'ai dit à mon épouse : 'Je te défais la ceinture' et on est vite partis. On a pu sortir une personne ou deux et puis après il fallait partir, parce qu'il faisait trop chaud."

Le témoignage d'un rescapé de l'accident recueilli par France 2

10h20 : "Je mets en garde le gouvernement. Les départements  pourraient avoir tendance à diminuer leur budget de voirie " alerte l'ancien secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Busseau.

Dominique Bussereau met en garde le gouvernement contre les baisses de dotation aux communes en charge de la voirie

9h45 : " Certains mettent en cause la route mais il ne faut pas jeter le discrédit sur le conseil départemental qui fait ce qu'il peut " assure Gérard César, le président de l'association des maires de Gironde.

"Dans ces circonstances, la polémique sur l'état de la route n'a pas lieu d'être" - Gérard César

9h42 : T oujours des témoignages forts dont celui du frère de Raymond, l'un des rares rescapés de la catastrophe. 

"Il a cassé la vitre. Et pour casser la vitre d'un bus, il faut y aller de bon coeur"

9h15 :  "L'avant gauche du bus est encastré juste dans la zone du réservoir " du camion relève Jean-Michel Chavazas, expert accidentologue. Ces réservoirs sont solides mais l'impact d'un bus"

"S'il s'avérait que le camion était déjà en portefeuille, on pourrait ne pas savoir pourquoi" (Jean-Michel Chavazas)

8h45 : "On est face à l'absurde. Ils partaient en excursion et la mort a frappé de façon absolument brutale. C'est ça aussi le traumatisme " explique le psychiatre Christian Navarre. " L'incertitude est source d'angoisses " .

"La présence des autorités politiques est importante pour montrer qu'ils ne sont pas seuls" (Christian Navarre)

8h40 :  Ce qui étonne les experts, c'est la rapidité avec laquelle les deux véhicules se sont embrasés. Pour l'instant aucune hypothèse du point de vue judiciaire n'est avancée. Reste aussi des questions sur un éventuel problème technique sur le camion. Les gendarmes vont saisir les carnets d'entretien des véhicules et expertiser ce qui reste du car et du camion précise Olivier Boy sur France Info.

8h15 : "Un car c'est tout sauf une bombe roulante " assure Alain-Jean Berthelet, président du réseau Réunir.

"On a un outil performant qui est contrôlé tous les six mois. Mais on ne sait pas gérer le danger dans un virage" (Alain-Jean Berthelet)

8h12 : Raymonde aurait pu faire le voyage. Elle connaissait beaucoup des victimes. Elle n'a pas pu retenir ses larmes.

"On nous a fait voir la liste (des victimes) raconte Raymonde en larmes. "Je suis anéantie"

7h45"Il est possible que des choses soient à revoir (en matière de réglementation) et on le fera. Il ne faut pas se précipiter " assure Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière. 

"Il faut rester dans le deuil et réfléchir, la route reste quelque chose de dangereux. Au bout de la route, la mort" (Emmanuel Barbe)

7h15 : Gaële Joly en direct de Petit-Palais dont sont originaires la plupart des victimes. "Toutes les familles sont à terre ici ". Et les proches s'interrogent : ""Est-ce qu'ils sont morts avant avec les gaz, la fumée? "

A Petit-Palais dont sont originaires la plupart des victimes, "toutes les familles sont à terre". Des témoignages émouvants recueillis par Gaële Joly

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7h12 : ** L'enquête va être difficile explique Olivier Boy. De nombreux indices ont été calcinés. Première étape désincarcérer les corps des victimes. Personne n'a encore pu entrer dans le car ou dans le camion. Ce travail devrait durer au moins 3 jours. Ensuite c'est le processus d'identification qui va commencer pour savoir précisément et avec certitude qui sont les victimes. Les gendarmes scientifique de l'IRCGN sont sur place pour les prélèvements ADN. Enfin l'enquête judiciaire à proprement parlé pour comprendre ce qui s'est passé hier et les causes au pluriel pour un accident aussi grave.

7h : Le bilan de la catastrophe aurait pu être encore plus lourd s​i le chauffeur du car n'avait pas eu les bons réflexes. Il a notamment eu très tôt le réflexe de décompresser les portières à l'avant et à l'arrière de son véhicule.

Le chauffeur du car s'est conduit en héros, au péril de sa vie - récit de Pascal Pierozzi

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  (Les circonstances de l'accident © IDE)
 

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