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Reims : sans solution d'hébergement, une migrante de 80 ans meurt à sa sortie de l’hôpital

Le corps de l'octogénaire a été retrouvé sur un camp de migrants, près du canal, à Reims.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Champagne-Ardenne
Radio France
Publié Mis à jour
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La ville de Reims, dans la Marne. (GOOGLE MAPS)

Une femme de 80 ans a été découverte sans vie, mardi 8 janvier, dans le camp de migrants installé depuis plusieurs mois, non loin du canal à Reims, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne. D'origine serbe, elle était arrivée fin novembre et avait des problèmes cardiaques. 

Cette femme d'origine serbe avait été hospitalisée il y a quelques jours pour une bronchite. "Personne n'est en pleine forme à 80 ans ! Mais elle est ressortie de l'hôpital avec une ordonnance d'antibiotiques et elle est retournée dormir sous sa tente !", s'insurge Amandine, membre du collectif d'aide aux migrants de Reims. C'est sous un abri de fortune, au bord d'un terrain de football, que le corps de Djamila a été découvert. Malgré ses problèmes de santé connus, aucun hébergement d'urgence n'avait été proposé à l'octogénaire. "Quand un demandeur d'asile se présente, il y a toujours un entretien de vulnérabilité, or là, sa vulnérabilité était établie par son âge", renchérit Ibtissam Boucharra, accompagnatrice juridique du collectif Reims Exil Solidarité.

La veille de son décès, une requête en référé-liberté avait été déposée au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour obliger l'État à lui trouver un logement décent. Une audience devait avoir lieu jeudi 10 janvier.

Un rassemblement devant la sous-préfecture de Reims

En sa mémoire et en soutien à sa famille, une quarantaine de personnes s'est rassemblée mardi 8 janvier devant la sous-préfecture de Reims. Des personnes tristes, amères, mais surtout en colère : "J'ai de la colère que la France ne fasse pas mieux que ça pour les accueillir", dit Éva, qui tient une photo de l'octogénaire dans les mains alors que d'autres allument des bougies. Quant à Fabien Tarrit, un autre membre du collectif d'aide aux migrants, il espère : "Le drame risque de se répéter, à moins que des choses soient faites. Si au moins sa mort pouvait débloquer quelque chose et que les personnes en détresse soient systématiquement logées."

Djamila était arrivée en France avec son fils, sa belle-fille et ses quatre petits-enfants le 27 novembre. Elle avait demandé l'asile un peu moins d'un mois plus tard, le 17 décembre. Quant à la famille de Djamila, elle aurait, selon le collectif, été prise en charge en urgence par le 115.

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