Relaxe surprise pour Georges Frêche
«Vous êtes allés avec les gaullistes. Ils ont massacré les vôtres en Algérie. Ils les ont égorgés comme des porcs. Vous faites partie de ces harkis qui ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps. Vous êtes des sous-hommes, vous êtes sans honneur.» C’était le 11 février 2006 à Montpellier, lors d’un hommage à un ancien leader pied-noir. Georges Frêche s’en était violemment pris à des harkis dans l’assistance.
La déclaration, on s’en souvient, avait fait grand bruit, et pas que dans la communauté harkie. Elle avait valu à son auteur une exclusion pure et simple du parti socialiste.
Elle lui avait aussi valu un procès. En première instance, en janvier dernier, Georges Frêche avait été condamné à une amende de 15.000 euros.
En appel, en juin dernier, l’avocat général avait réclamé la confirmation de cette peine d’amende, soutenant que «c’est bien une injure raciale que de prononcer le terme de sous-hommes.» L’avocat de la défense, lui, avait expliqué que les propos ne visaient pas la communauté des harkis, mais une ou deux personnes dans l’assistance. Ce que l’avocat général avait balayé d’un revers de manche : «il est évident que c’est bien la communauté dans son ensemble qui a été visée par Georges Frêche». Des propos qui n’ont donc pas été suivi d’effets. La cour d’appel de Montpellier a relaxé le président de la région Languedoc-Roussillon.
Son avocat salue la fin d'un procès politique ;
Mais l’affaire n’en restera pas là : à la sortie de la salle d'audience, les harkis se sont dit «abasourdis» par l'arrêt. Incompréhension et colère dominent au sein de l'Association pour la justice, l'information et la réparation (AJIR 34)
Les représentants de la communauté harkie ont enfin indiquée qu'ils allaient former un pourvoi en cassation.
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