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Seine-Saint-Denis : "Nous sommes tous unanimes pour dire qu'il y a rupture d'égalité républicaine" dans le département

Après la mort par balles d'un jeune de 16 ans, le député communiste de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, affirme sur franceinfo que son département est sous-doté. Il estime que les appels à l'aide sur le manque de moyens n'ont pas été entendus par le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le député communiste Stéphane Peu à l'Assemblée nationale, le 22 mai 2018.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"Nous sommes tous unanimes, de droite et de gauche, pour dire que cela ne va pas. Il y a rupture d'égalité républicaine", a réagi, mardi 18 setpembre sur franceinfo, Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis, après la mort d'un jeune de 16 ans lundi soir dans une fusillade dans la cité Romain-Rolland à Saint-Denis. Le député affirme que le gouvernement n'entend pas "les SOS répétés de tous ceux qui agissent en Seine-Saint-Denis"

franceinfo : Vous dénoncez le manque criant de moyens policiers dans le département. Ce drame en est l'illustration ?

Stéphane Peu : Il faut entendre les SOS répétés de tous ceux qui agissent en Seine-Saint-Denis. On a eu les SOS de la procureure de la République pour dire à quel point les moyens de justice et de police dans ce département n'étaient absolument pas à la hauteur des besoins, et étaient sous-dotés par rapport à ce qui se fait en moyenne sur le reste du territoire national. Il y a eu au mois de mai un rapport parlementaire qui faisait l'unanimité sur tous les bancs pour dire que la Seine-Saint-Denis, sur les trois missions régaliennes de l'Etat que sont la justice, la police et l'éducation, était en situation de rupture d'égalité républicaine tant les moyens affectés à ce département sont plus faibles qu'ailleurs.

Vous lancez un cri d'alerte au gouvernement ?

On a eu lundi soir ce jeune qui est décédé dans une fusillade. Il y en a eu un autre à Villepinte et à Aulnay-sous-Bois ce week-end. C'est un cri de colère. Comment peut-on mourir à 16 ans dans les conditions où le jeune est mort ? C'est insupportable. Que faudra-t-il dire, quand tous les professionnels, les élus, les habitants, les associations disent qu'ils veulent être traités à égalité et que nous ne sommes pas entendus ? Comment Gérard Collomb peut-il expliquer rationnellement aux habitants de la Seine-Saint-Denis que le gouvernement choisit 30 quartiers en France pour expérimenter la police de sécurité du quotidien et oublie leur département ? Il y a 860 000 habitants qui vont être concernés par cette police et il n'y en aura que 20 000 en Seine-Saint-Denis, c’est-à-dire 0,2%. Qui peut dire que la Seine-Saint-Denis pèse 0,2% de ces problèmes? C'est insensé.

Il y a une unanimité pour dire qu'il faut plus de présence dans les quartiers ?

Il n'y a pas de débat politicien dans cette affaire. Le Premier ministre va recevoir le 26 septembre les 18 parlementaires de Seine-Saint-Denis, sénateurs et députés. Nous sommes tous unanimes, de droite et de gauche, pour dire que cela ne va pas. Il y a rupture d'égalité républicaine. Il faut rétablir au moins une égalité de traitement. Nous ne disons pas que cela va tout régler. Mais c'est insupportable. Qu'il s'agisse de la justice ou de la police, nous avons moins d'officiers de police judicaire, la police ne peut pas faire de prévention, de répression, d'investigation.

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