SNCM : les marins du Pascal-Paoli jugés pour séquestration
Sur le banc des prévenus, Alain Mosconi, 42 ans, leader du STC-Marins (Syndicat des travailleurs corses), ses deux frères Jean-Marc, 49 ans, et Patrick, 47 ans, et Félix Dagrégorio, 48 ans, un autre militant. Les quatre hommes encourent des peines de 10 ans de prison pour "séquestrations de personnes suivies d’une libération volontaire avant le septième jour, et usurpation de commandement".
_ La justice n'a finalement pas retenu à leur encontre la qualification criminelle de "détournement de navire et séquestration", qui leur faisait risquer jusqu'à 30 ans de réclusion et aurait exigé leur comparution devant une cour d'assises.
Le 27 septembre 2005, dans le port de Marseille, les quatre syndicalistes, accompagnés d'une quarantaine de soutiens, avaient pris le contrôle du car-ferry Pascal-Paoli et forcé le capitaine et le chef mécanicien à appareiller en direction de Bastia. Un détournement justifié par le "combat politique sur les transports et sur l'avenir de (leur) entreprise", avaient-ils alors déclaré.
_ Ils entendaient protester contre la privatisation à 100% de la SNCM, qu'ils disaient avoir apprise la veille, et leur rachat par un fonds de pension américain.
Leur action avait nécessité l'intervention en pleine mer du GIGN, pour reprendre le contrôle du navire.
Procès sensible sur le plan politique
Au terme de l'instruction, la juge Catherine Vindreau a considéré qu'"il n'a pas été démontré que leur action avait été préparée avant le 27 septembre". Elle a toutefois retenu "l'emploi de la contrainte par le nombre et l'agressivité des participants et l'exercice de menaces contre le capitaine et le chef mécanicien".
C’est un procès sensible sur le plan politique, qui s’ouvre aujourd’hui. L'actuel secrétaire général du STC, Etienne Santucci, estime en effet que c'est "un conflit social qui a redonné à la Corse un peu de dignité (…) Nous demanderons bien entendu la relaxe. Le STC n'acceptera aucune condamnation", a-t-il menacé.
Les quatre hommes comparaissent libres.
Gilles Halais, avec agences
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