Télécabines bloquées dans le massif du Mont-Blanc : fin de l'évacuation, une personne en "hypothermie"
33 personnes ont passé la nuit dans des télécabines entre l'Aiguille du Midi et la pointe Helbronner, dans les Alpes, à cause d'un incident technique. Mathieu Dechavanne, PDG de Compagnie du Mont-Blanc, exploitante du téléphérique, a annoncé sur franceinfo vendredi matin la fin de l'évacuation et les raisons d'une panne exceptionnelle.
Mathieu Dechavanne, PDG de la Compagnie du Mont-Blanc, l'entreprise qui exploite les télécabines dans lesquelles 33 personnes ont passé la nuit de jeudi à vendredi, était l'invité de franceinfo ce vendredi matin. L'incident est clos puisque le système a pu fonctionner à nouveau normalement, après une nouvelle intervention technique à l'aube. L'exploitant du téléphérique a fait le point sur l'état de santé des naufragés et les causes de l'incident.
franceinfo : à 9h10, où en sont les opérations d'évacuation ?
Mathieu Dechavanne : les opérations viennent de se terminer il y a cinq minutes. Les hélicoptères surveillent la ligne pour donner le dernier "top", mais toutes les personnes ont pu être évacuées. On a réussi à décroiser les câbles ce matin vers 7h 15, ce qui nous a permis de les évacuer par les télécabines plutôt que par les hélicoptères. Ce qui est beaucoup plus rapide et plus confortable, surtout après une nuit en haute-montagne.
Quel est leur état de santé ?
Il y a une personne qui a besoin d'un suivi médical. Il n'y a rien de grave mais elle souffre un peu d'hypothermie. Elle est partie à l'hôpital. Une quinzaine de personnes sont arrivées en bas à Chamonix. Elles sont auscultées par le médecin, mais elles n'ont pas de signes inquiétants au niveau de leur santé.
Quelles étaient les conditions nocturnes de l'attente ?
La température était de 2° à l'extérieur. Dans les cabines, il faisait probablement 5° ou 6°. Les occupants avaient des couvertures de survie et de la nourriture et des sauveteurs avaient pu être acheminés pour les encadrer. Malgré tout, la nuit a dû être fraîche. Nous étions aussi en contact avec pour les rassurer et leur expliquer l'évacuation de la matinée, si on avait eu besoin de recourir aux hélicoptères.
Y-a-t-il eu des moments de panique ?
Deux personnes ont eu une crise d'angoisse. Mais c'était jeudi et fort heureusement, ce sont les deux premières personnes qui ont pu être évacuées par hélicoptère. Celles qui sont restées dans les télécabines ont eu une attitude remarquable et très courageuse. Elles avaient besoin de renseignements mais elles étaient rassurées sur ce qui allait se passer. Et elles ont très bien réagi. Il y avait des alpinistes et des gens venus contempler le paysage, dont un enfant de dix ans avec ses parents. Il est en bonne santé.
Pourquoi avoir attendu ce vendredi matin pour les opérations ?
L'incident s'est produit jeudi à 15h40. On a pu décroiser deux câbles sur trois. A 17h, conformément à la procédure, on a préféré alerter les services de secours pour acheminer les hélicoptères et être sûr de descendre un maximum de gens avant la nuit, au moment où les appareils ne peuvent plus voler. Nous avons à nouveau essayé de décroiser [le câble] ce matin. Tout a fonctionné et nous sommes revenus à une situation normale.
L'incident est-il courant ?
Des câbles qui se croisent, c'est un phénomène dynamique. Il existe une procédure pour réussir à décroiser un câble. Mais on a manqué de chance, à cause de l'heure à laquelle c'est arrivé et [l'incident s'est produit] trois fois de suite, ce qui est très rare. Malheureusement, on était pris par le temps, mais je pense que nous avons pris la bonne décision en minimisant le risque et en évacuant un maximum de gens avant la tombée de la nuit.
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