Attentat de Nice : sept personnes en garde à vue, le profil du tueur reste flou
Les gardés à vue ont unanimement décrit Mohamed Lahouaiej-Bouhlel comme un homme au comportement violent qui n'avait pas jusqu'à très récemment d'intérêt pour la religion.
Repérage des lieux et compte en banque vidé quelques jours avant de passer à l'acte : la piste d'un acte prémédité semble se préciser, dimanche 17 juillet, trois jours après l'attentat du 14 juillet à Nice, perpétré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel, dont le profil suscite toujours des interrogations chez les enquêteurs. Inconnu des services de renseignement, ce Tunisien de 31 ans a été tué jeudi soir à l'issue de sa course meurtrière au volant d'un camion sur la Promenade des Anglais qui a fait 84 morts et plus de 300 blessés. Voici ce que l'on sait des dernières avancées de l'enquête.
Sept personnes en garde à vue
Dimanche, en fin de journée, un homme de 37 ans membre de l'entourage de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a été interpellé dimanche à Nice. Ce qui porte à sept le nombre de personnes en garde à vue dans l'enquête sur l'attentat. Les témoignages de son entourage commencent à esquisser le profil de l'assaillant dont les motivations restent floues. Deux Albanais, un homme et une femme, ont été placés en garde à vue dimanche matin. Ce couple, interpellé à Nice, est soupçonné d'avoir apporté une aide logistique à Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
Les autres gardés à vue sont des hommes de l'entourage de Mohamed Lahouaiej Bouhlel. L'avocat d'une des sept personnes en garde à vue dimanche a expliqué que son client, une connaissance du tueur, était soupçonné de lui avoir apporté un soutien logistique, mais qu'"il n'y a rien" contre lui. Reste à savoir si ces personnes connaissaient le projet du tueur, ce qui en ferait de véritables complices.
La garde à vue de sa femme, dont il était séparé, a pris fin dimanche matin et aucune charge n'a été retenue contre elle, selon une source judiciaire.
Un profil encore flou
Décrit comme violent, dragueur, instable, qui buvait de l'alcool, Mohamed Lahouaiej Bouhlel Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, père de trois enfants et qui habitait dans un quartier populaire de Nice, se serait radicalisé en peu de temps, selon Bernard Cazeneuve.
Lors des auditions, des gardés à vue issus de son entourage, l'ont décrit comme quelqu'un "qui n'avait pas d'intérêt pour la religion", selon une source proche de l'enquête. Sa soeur, Rabeb Bouhlel, a elle confirmé qu'il avait des "problèmes psychologiques" et "avait vu des psychologues pendant plusieurs années" tout en précisant n'avoir pas décelé de signe de radicalisation chez son frère.
Des traces de préméditation
Le 11 juillet, le chauffeur-livreur de 31 ans loue un poids lourd à Saint-Laurent du Var, à côté de la grande ville azuréenne, camion réservé le 4 juillet. Les 12 et 13 juillet, il repère les lieux avec ce véhicule, selon une source proche du dossier. Ces repérages, le choix du lieu et l'heure de l'attaque laissent peu de doute sur son intention de faire le maximum de victimes : lorsqu'il a lancé le 19 tonnes sur la promenade des Anglais, quelque 30.000 personnes s'étaient réunies pour assister au feu d'artifice du 14 juillet.
En une semaine, il aurait également vidé son compte et aurait vendu sa voiture la veille du 14 juillet, rapporte une source policière au JDD. Il aurait également à cette occasion annoncé à son entourage sa radicalisation, ajoute cette même source.
Si l'Etat islamique a revendiqué l'attaque, l'enquête n'a officiellement pas permis pour l'heure de découvrir d'éléments faisant état d'une allégeance à l'organisation djihadiste. Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre Manuel Valls estime que le caractère islamiste de la tuerie de Nice ne fait aucun doute.
L'exploitation de son téléphone et de son matériel informatique permettra peut-être d'en savoir plus sur d'éventuels liens et leur nature avec d'autres jihadistes et sur ses motivations.
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