"Non, je ne suis pas le monstre qui a ensanglanté Nice" : la lettre ouverte de l'homonyme de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel
Mohamed Bouhlel est harcelé depuis qu'une capture d'écran de sa photo de profil Facebook, partagée à tort sur Twitter, a été identifiée comme celle du tueur.
"En Tunisie, les Mohamed Bouhlel, c’est un peu comme les Pierre Dupont en France. Il y en a des centaines." Un homonyme de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'homme qui a tué 84 personnes lors de l'attentat à Nice, est harcelé sur les réseaux. Il publie une lettre ouverte sur le site de L'Obs, vendredi 15 juillet, pour lever la confusion.
Mohamed Bouhlel a presque le même nom que l'auteur de la tuerie. Comme lui, il est "Niçois et Tunisien". Il était toutefois loin de la promenade des Anglais au moment de l'attentat. "Je suis en Tunisie en ce moment pour les vacances d’été et mon billet de retour était prévu pour le 15 juillet", explique-t-il.
"Je paie ce hasard très cher"
Mohamed Bouhlel est harcelé depuis qu'une capture d'écran de sa photo de profil Facebook a été partagée à tort sur Twitter et identifiée comme "le visage du monstre qui a ensanglanté Nice". "Ce fou est mon homonyme et je paie ce hasard très cher", se lamente l'homonyme du tueur.
"Peu après avoir appris la terrible nouvelle, j’ai commencé à recevoir des messages sur Facebook, poursuit Mohamed Bouhlel. Une fois que ça a commencé, je n’ai plus eu un instant de tranquillité."
Le Niçois a bien tenté de démentir sur le réseau social, mais le harcèlement n'a pas cessé. L'homonyme du tueur a donc porté plainte contre l'internaute qui a diffusé sa photo sur les réseaux sociaux, en le présentant comme l'auteur de l'attentat.
Il ne veut pas rentrer en France pour l'instant
Son compte Facebook a depuis été suspendu. "Un moindre mal", estime Mohamed Bouhlel. Le Niçois a toutefois décidé de repousser son retour de vacances, par "peur de l’accueil que [lui] réserveront ceux qui m’accablent de menaces de mort et d’insultes". "Je suis attendu sur mon lieu de travail lundi prochain, mais dans ces conditions, je ne suis pas sûr de pouvoir y être à temps."
"J’espère que l’auteur de cette confusion sera vite retrouvé et qu’il pourra payer pour ce qu’il m’a fait, martèle-t-il. Je suis sali et mon nom est trainé dans la boue. (...) Je suis horrifié d’être associé à un homme capable d’un tel crime."
"Je veux pouvoir rentrer en France comme l’homme honnête que je suis. Je veux que mon nom soit blanchi, conclut Mohamed Bouhlel dans sa lettre ouverte. Je témoigne aujourd’hui pour démentir mais aussi pour demander à tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux de faire attention avant de répandre des rumeurs."
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