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Attentats de Paris : certains politiques entre récupérations et dérapages

Plusieurs responsables du FN et certains élus Les Républicains s'en sont pris directement à l'exécutif alors même que les attaques terroristes étaient encore en cours.

Article rédigé par franceinfo
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Les drapeaux de l'Elysée ont été mis en berne, samedi 14 novembre 2015, après les attaques sanglantes de la veille en Ile-de-France.  (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Même si l'immense majorité de la classe politique respecte l'unité nationale, certains élus ont fait fi du temps consacré au deuil et à l'émotion. A peine quelques minutes après l'annonce d'attaques terroristes perpétrées au même moment à Paris et au Stade de France, vendredi 13 novembre, faisant au moins 128 morts, des responsables politiques ont directement mis en cause le gouvernement ou ont pointé, comme Philippe de Villiers, la "mosquéisation de la France".

Des dérapages au FN et ailleurs

"Après l'épreuve, les vautours", constate Marianne. "L'indécence des réactions politiciennes à chaud", titre Le Lab. La presse a relevé les dérapages ou les tentatives de récupération de certains d'entre eux. Les principaux responsables du Front national ont, par exemple, pris à partie dès vendredi soir François Hollande et Manuel Valls sur Twitter. "Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable !", écrit ainsi Louis Alliot, candidat FN dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, à 22h59. "Pendant que ce Hollande et ce Valls combattaient le FN, des assassins sanguinaires préparaient leurs attentats ! Honte à eux !", s'emporte Nicolas Bay, député européen FN, avant d'effacer son tweet

Même son de cloche à 23h05 chez Wallerand de Saint-Just, candidat FN aux régionales en Ile-de-France, qui tweete : "Derrière les auteurs de ces tueries, il faudra pointer les VRAIS responsables qui, eux, sont politiques !" "Fusillade en plein Paris, pauvre, pauvre France abandonnée !", s'exclame aussi Gilbert Collard, député du Rassemblement Bleu Marine et proche de la présidente du FN. 

Morano réclame la démission de Cazeneuve

Mais le Front national n'est pas le seul à avoir récupéré les attentats en Ile-de-France. Philippe de Villiers, ancien leader souverainiste, n'y va pas de mains mortes et écrit : "Voilà où nous a conduit le laxisme et la mosquéisation de la France." Les Républicains ne sont pas en reste. A l'image de Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes : "Ce soir Paris c'est Beyrouth ! Logique pour un pays en voie de libanisation. Nous paierons cher notre lâcheté face au communautarisme." 

Samedi matin, Nadine Morano, eurodéputée des Républicains, a quant à elle réclamé la démission du ministre de l'Intérieur, sur sa page Facebook. "La posture martiale et les mots du ministre de l’Intérieur ne suffisent plus. Il doit présenter sa démission et des actes forts doivent être pris." Des réactions qui ont notamment horripilé le député des Républicains Benoît Apparu. Samedi après-midi, il écrit : "Merci aux imbéciles qui tentent de récupérer politiquement ces horreurs ou qui demandent des démissions de se taire !"

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