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Attentats du 13-Novembre : un an après, anxiété et surcoûts de la sécurité dans les salles de spectacle

L'attaque contre le Bataclan, le 13 novembre 2015, a eu des répercussions économiques pour les salles de spectacle vivant. La fréquentation ne s'est en revanche pas effondrée.

Article rédigé par Yann Bertrand, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La façade rénovée du Bataclan, à Paris, le 29 octobre 2016 (LEON TANGUY / MAXPPP)

La chute avait été brutale. Annulations, public choqué... Dans les semaines qui ont suivi les attentats du 13-Novembre et l'attaque contre le Bataclan, les salles de spectacle avaient enregistré une chute de fréquentation de 20%, suscitant une vague d'inquiétude dans le monde de la culture. Un an plus tard, samedi 12 novembre, l'emblématique salle de spectacle parisienne rouvre ses portes avec un concert de Sting.

Un quart des spectateurs ne se sentent pas en sécurité dans une salle de spectacle

Les chiffres de fréquentation des salles de spectacle se font aujourd'hui plus rassurants. Selon une enquête Harris Interactive pour le Prodiss, le syndicat des producteurs, diffuseurs et patrons de salles de spectacle, la baisse sur un an ne s'élève qu'à 2%. Révélée en octobre, l'enquête souligne que la fréquentation est même meilleure qu'en 2014. "Tout a repris, a confimé samedi 12 novembre sur franceinfo Jean-Marc Dumontet, propriétaire de plusieurs salles parisiennes. Parce que la vie reprend toujours. Nous sommes la preuve absolue que notre pays bénéficie d'une grande effervescence culturelle. Quiconque voudrait l'attaquer n'y parviendrait pas."

La fraternité, la démocratie, la liberté, ce sont des valeurs qui se conquièrent. Nous, salles de spectacle, avons la chance d'être porteuses de cela

Jean-Marc Dumontet

sur franceinfo, le 12 novembre 2016

Mais l'impact économique des attentats du 13-Novembre est réel. Installation de portiques, recrutement de vigiles... En plus d'encaisser le choc, les salles de spectacle ont dû s'équiper en urgence. De quoi "rassurer un partie du public", reconnaît Jean-Marc Dumontet, qui pointe toutefois du doigt des mesures "assez vaines" et propres à "entretenir un climat anxiogène". "Ce ne sont pas des fouilles qui parviennent à anéantir" une attaque terroriste, précise le producteur.

Afin de compenser les surcoûts en matière de sécurité, le ministère de la Culture avait créé aux lendemains des attentats un fonds de plus de 14 millions d'euros, abondé par des structures comme la Sacem, l'Adami, la ville de Paris ou le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV). L'argent a notamment servi lors des grands festivals de l'été 2016, perçus comme des cibles potentielles pour les terroristes.

L'effet le plus durable est dans les têtes. Selon cette même enquête Harris Interactive pour le Prodiss, plus d'un quart des spectateurs, acceptant volontiers le renforcement des fouilles, disent ne pas s'être sentis en sécurité en se rendant dans une salle de spectacle depuis les attentats du 13-Novembre. 

Jean-Marc Dumontet : "La vie reprend toujours"

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