Cet article date de plus de huit ans.

État d'urgence : "On voit bien que son effet s'est estompé"

Manuel Valls a déclaré, dimanche 13 novembre, que l'état d'urgence pourrait être prolongé dans l'optique des élections présidentielles. Pour franceinfo, le député PS des Hauts-de-Seine Sébastien Pietrasanta est revenu, dans la soirée, sur les paroles du Premier ministre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Sébastien Pietrasanta, député PS des Hauts-de-Seine, à l'Assemblée nationale. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Interrogé sur les propos de Manuel Valls, qui a annoncé que l'état d'urgence pourrait être prolongé, Sébastien Pietrasanta, invité de franceinfo dans la soirée du dimanche 13 novembre, a déclaré que l'effet de l'état d'urgence "s'est estompé" depuis son instauration il y a un an.

C'était une "nécessité absolue au soir du 13 novembre 2015, ça a permis un certain nombre de perquisitions, d'assignations à résidence, dans les premiers jours et les premières semaines. Mais on voit bien que son effet s'est estompé", a déclaré le député PS des Hauts-de-Seine et rapporteur du projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme.

Il faudrait un "consensus républicain" pour lever l'état d'urgence

"Le nom 'état d'urgence' est galvaudé. Etat d'urgence, un an après, n'a plus de signification et aujourd'hui son effet est très limité et très peu utilisé par les services de renseignement", selon Sébastien Pietrasanta.

C'est avant tout une mesure symbolique, pour montrer que l'Etat ne désarme pas face aux terroristes.

Sébastien Pietrasanta

franceinfo

"C'est éminemment politique mais je pense qu'il faut qu'on ait des hommes et des femmes d'Etat qui soient capables de dire la vérité aux Français : l'état d'urgence est avant tout une sorte de posture politique, plutôt qu'une mesure efficace en matière de lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Quant à savoir s'il est impossible de lever l'état d'urgence aujourd'hui, Sébastien Pietrasanta estime qu'on est "dans une période pré-électorale où la responsabilité est immense pour celles et ceux qui veulent retirer l'état d'urgence. Il faut un consensus républicain, un consensus politique et j'imagine que ce consensus politique ne pourra intervenir qu'au lendemain des élections présidentielles."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.