Procès du 13-Novembre : "Salah Abdeslam ne répond pas aux questions qui le dérangent", déplore le père d'une victime
Pour Georges Salienes, président d'honneur de l'association 13onze15 Fraternité et Vérité, le seul membre encore vivant des commandos du 13-Novembre a essayé "de conforter sa stratégie de défense" en ne s'exprimant qu'à certains moment lors de l'audience de mercredi.
"Salah Abdeslam a pratiqué une espèce de droit au silence intermittent" mercredi 30 mars, a analysé sur franceinfo Georges Salines, le président d'honneur de l'association 13onze15 Fraternité et Vérité. Après une journée d'audience au procès du 13-Novembre où le seul membre encore en vie des commandos a parfois fait valoir son droit au silence, ce père d'une victime du Bataclan estime que c'est "une stratégie d'évitement pour ne pas répondre aux questions qui le dérangent".
franceinfo : Comment s'est passée cette nouvelle journée d'audience ?
Georges Salines : C'était une drôle de journée mais, curieusement, je m'attendais à obtenir ce qu'on a obtenu. Finalement, Salah Abdeslam a une stratégie d'évitement pour ne pas répondre aux questions qui le dérangent. Il a pratiqué une espèce de droit au silence intermittent en essayant de conforter sa stratégie de défense. Il dit qu'il n'était pas prévu dans les commandos, qu'il ne savait rien, que tout s'est fait au dernier moment. Je persiste à penser que c'est très peu crédible.
Il a fini par répondre à une avocate des parties civiles qui a utilisé la douceur...
Je trouve qu'elle est allée un peu trop loin dans ce rôle parce qu'au final, elle n'a obtenu que les réponses qui arrangent Salah Abdeslam. Selon moi, ça n'a pas permis de vraiment avancer vers la vérité, sauf peut-être quand elle l'a placé face à ses contradictions. S'il maintient qu'il a abandonné sa ceinture explosive, cela veut dire qu'il a menti à ses amis en Belgique en disant que la ceinture n'avait pas fonctionné. Sur ce point, il a été obligé d'aller un petit peu au bout de son raisonnement mais c'est le seul moment que j'ai trouvé intéressant.
Comment trouvez-vous son attitude ?
Salah Abdeslam a le don d'agacer beaucoup de monde. Par exemple, dans la deuxième partie de son interrogatoire, concernant l'expertise de son gilet, il a expliqué qu'il avait lui-même retiré le bouton poussoir et la pile pour éviter que quelqu'un ne le déclenche par inadvertance. C'était presque aussi ironique qu'hier lorsque Mohamed Abrini nous avait expliqué qu'il avait finalement sauvé pas mal de vies en renoncant à participer aux commandos. Salah Abdeslam s'est posé en champion de la prévention des accidents domestiques, c'est quand même assez risible.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.