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Attentat de la basilique de Nice : "Nous sommes en guerre, parce qu'on nous fait la guerre", déclare Manuel Valls

"Nous allons vivre avec cette guerre pendant longtemps", ajoute l'ancien ancien Premier ministre et ancien ministre de l'Intérieur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien Premier ministre Manuel Valls à Madrid (Espagne), le 10 février 2019. (OSCAR DEL POZO / AFP)

"Nous sommes en guerre, parce qu'on nous fait la guerre", réagit vendredi 30 octobre sur franceinfo l'ancien Premier ministre Manuel Valls, au lendemain de l'attaque terroriste à la basilique Notre-Dame de Nice qui a fait 3 morts.

Manuel Valls pointe du doigt "l'islamisme, le jihadisme, l'islam politique, puisqu'il faut désigner clairement l'ennemi", dit-il, "qui s'attaque à la France pour ce que nous sommes dans toutes nos dimensions, républicaine et laïque, parce que nous sommes une démocratie, mais aussi nos dimensions chrétiennes ou juives, assez régulièrement malheureusement."

Différencier la majorité des musulmans de l'islam politique

L'ancien Premier ministre estime que "nous allons vivre avec cette guerre pendant longtemps" et il se dit "convaincu que nous allons l'emporter", tout en précisant que "c'est une guerre très différente que [celles que] les générations avant nous ont pu connaître." Pour Manuel Valls, il faut "identifier cet islam politique avec ses dérives, l'islamisme, le jihadisme et le terrorisme", pour, dit-il, que nous fassions "la césure, la différence entre l'immense majorité des musulmans de France et cet islam politique."  

Interrogé sur l'hypothèse de réduire les libertés individuelles pour mener la guerre contre l'islam politique, l'ancien Premier ministre se dit "convaincu qu'aucun de nos compatriotes n'a [depuis les états d'urgence successifs] eu le sentiment de perdre une de ses libertés", et reconnaît que "la ligne de crête est toujours compliquée", mais qu'"on ne peut pas basculer dans l'autoritarisme : on ne peut pas mettre en cause ces libertés, ça serait un curieux paradoxe qu'on mette en cause la liberté, alors qu'on nous attaque parce que nous sommes une grande nation démocratique."

Invité à réagir sur les propos de la députée LFI Clémentine Autain, qui dans le Monde daté du 28 octobre, alertait sur le débat public en France qui était selon l'élue en train de devenir "un concours Lépine des idées d'extrême droite", Manuel Valls répond qu'"elle cherche à se dédouaner de l'absence de courage, des dérives, que LFI a eues avec l'islamisme."

Il faut qu'on applique déjà le droit : si le ministre de l'Intérieur peut dissoudre l'association Cheikh Yassine, BarakaCity, le CCIF [qui n'est pas encore dissous], s'il peut procéder à des expulsions d'étrangers radicalisés sur notre sol, s'il peut y avoir des perquisitions, si on peut agir malgré toutes les difficultés, c'est bien que la loi le permet.

Manuel Valls, ancien Premier ministre français

franceinfo

Enfin, à ceux qui voudraient modifier la Constitution pour agir plus efficacement contre l'islamisme et les atteintes à la laïcité, Manuel Valls indique qu'"on peut toujours faire évoluer la loi et changer la Consitution, même si ça met du temps et qu'il faut trouver le consensus le plus large entre le Sénat et l'Assemblée." Manuel Valls appelle également à "relever le défi énorme que représentent les sorties de prison des terroristes condamnés, comme des 2 500 à 3 000 détenus qui se sont radicalisés en prison, là on peut peut-être faire évoluer la loi."

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