Bonbonnes de gaz retrouvées à Paris : ce que l'on sait des trois femmes interpellées jeudi soir
Parmi les trois personnes interpellées se trouve Inès M., la fille du propriétaire de la voiture chargée de bouteilles de gaz retrouvée non loin de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
"Radicalisées, fanatisées", elles préparaient, selon Bernard Cazeneuve, "de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes". Trois femmes impliquées dans l'enquête sur la voiture contenant des bonbonnes de gaz retrouvée le week-end dernier en plein Paris ont été interpellées jeudi 8 septembre au soir à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
Franceinfo revient sur les derniers éléments connus à leur sujet.
Qui sont les suspectes ?
Les trois personnes interpellées jeudi soir sont âgées de 39, 23 et 19 ans. La plus jeune, Inès M., était particulièrement recherchée. Elle est la fille du propriétaire de la voiture retrouvée avec les bonbonnes de gaz.
Elle était également connue de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis l'année dernière pour des velléités de départ en Syrie, selon les informations de franceinfo.
Le compagnon de Sarah H., la suspecte âgée de 23 ans, a également été arrêté jeudi soir aux Mureaux (Yvelines). Cet homme, Mohamed Lamine A., est connu des services de renseignement pour islamisme radical, a-t-on appris de sources proches de l'enquête confirmant une information de TF1. Il est également fiché S. Son frère est actuellement placé en détention provisoire pour ses liens avec Larossi Abballa, le jihadiste qui a tué en juin un policier et sa compagne à Magnanville (Yvelines).
Comment s'est déroulée leur interpellation ?
Le début de la traque de ces trois femmes remonte au lendemain de la découverte de la voiture suspecte à Paris, selon les informations d'Audrey Goutard, spécialiste police-justice de France 2. Les enquêteurs sont alors convaincus de leur implication dans l'affaire et lancent un avis de recherche.
Les suspectes sont localisées jeudi matin dans l'appartement d'une amie résidant à Boussy-Saint-Antoine. Une surveillance est alors mise en place. En début de soirée, les policiers tentent d'appréhender les trois femmes alors qu'elles quittent l'appartement.
Inès M. se jette alors sur un policier et le poignarde à l'épaule à l'aide d'un couteau. Ses collègues ripostent en utilisant leur arme et blessent la jeune femme à la jambe, avant de la maîtriser. Une de ses complices présumées tente également de s'attaquer à un policier, mais est rapidement mise hors d'état de nuire.
Les deux complices présumées ont été placées en garde à vue, tandis qu'Inès M. a été transportée à l'hôpital.
Quelles étaient leurs motivations ?
Les trois suspectes portaient sur elles des lettres testamentaires dans lesquelles elles prêtaient allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), selon les informations d'Audrey Goutard. Elles auraient voulu mener des actions violentes dans le but de venger la mort récente du porte-parole et numéro 2 de l'EI, Abou Mohammed Al-Adnani, affirme RTL.
Selon les informations recueillies par franceinfo, au moins deux d'entre elles souhaitaient mettre le feu à la Peugeot 607 stationnée à proximité de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. RTL affirme de son côté qu'outre cette tentative d'attaque avortée, les trois femmes envisageaient de s'en prendre à la gare de Lyon à Paris, ainsi qu'à une gare de l'Essonne.
Leur détermination semblait en tout cas totale. Même blessée, Inès M. aurait crié "Allahou akbar !" et aurait clamé son allégeance à l'EI dans l'ambulance qui la transportait à l'hôpital, indique Audrey Goutard.
Appartiennent-elles à un réseau ?
Selon TF1, Sarah H. aurait projeté de se marier avec Larossi Aballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville, juste avant que celui-ci ne passe à l'action. Après sa mort, la jeune femme de 23 ans aurait promis à Adel Kermiche l'un des tueurs du père Jacques Hamel de l’épouser. Celui-ci a également été abattu par la police à Saint-Etienne-du-Rouvray. Elle est désormais la compagne de Mohamed Lamine A., lui aussi interpellé hier soir.
En comptant les précédentes interpellations, cinq femmes sont désormais en garde à vue dans cette affaire. Parmi elles se trouve une suspecte qui avait également des liens avec Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher et de Montrouge en janvier 2015. Hayat Boumeddiene se trouverait désormais en Syrie.
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