Assassinat de Samuel Paty : le Parquet national antiterroriste demande le placement en détention provisoire des deux collégiens entendus
Le parquet souhaite également leur mise en examen pour "complicité d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste", a appris France Télévisions de source judiciaire.
Ce qu'il faut savoir
Les circonstances de la mort de Samuel Paty s'éclaircissent. Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, a donné plusieurs détails de l'enquête, mercredi 21 octobre, cinq jours après l'assassinat du professeur Samuel Paty près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
Il a notamment confirmé que les deux collégiens âgés de 14 et 15 ans déférés la nuit dernière avaient permis l'identification de l'enseignant de 47 ans contre "300 à 350 euros". Par ailleurs, le Parquet national antiterroriste a demandé le placement en détention provisoire de ces deux mineurs et leur mise en examen pour "complicité d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste", a appris France Télévisions de source judiciaire.
Abdoullakh Anzorov a dit vouloir "humilier" et "frapper" l'enseignant. Aux collégiens à qui il a donné de l'argent, Abdoullakh Anzorov n'a pas dévoilé totalement ses intentions. Il leur a dit qu'il souhaitait "filmer le professeur, l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, l'humilier et le frapper", a révélé le procureur national antiterroriste.
La polémique initiale repose sur des faits "inexacts". Selon les éléments de l'enquête, la vidéo tournée par Brahim C. le 7 octobre repose sur des "faits factuellement inexacts", selon Jean-François Ricard. Il apparaît notamment que sa fille n'était pas présente le 6 octobre, jour où Samuel Paty a donné son cours sur la liberté d'expression.
"Impliqué" dans l'attentat, le collectif Cheikh Yassine n'existe plus. Le Conseil des ministres a prononcé dans la matinée la dissolution du collectif propalestinien Cheikh Yassine, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. "Nous avons ce matin prononcé la dissolution du collectif Cheikh Yassine, impliqué, lié à l'attentat de vendredi dernier et depuis bien longtemps le faux nez d'une idéologie antirépublicaine qui diffuse la haine", a-t-il indiqué lors du compte-rendu du Conseil.
Le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui et le père de famille qui avaient appelé à la démission de Samuel Paty font partie des sept personnes présentées à un juge antiterroriste mercredi, a précisé une source judiciaire à franceinfo. Les trois autres majeurs sont des proches du terroriste soupçonnés de l'avoir aidé. Les deux mineurs sont soupçonnés d'avoir renseigné Abdoullakh Anzorov sur la victime en échange d'argent. Les gardes à vue de neuf autres personnes ont en revanche été levées mardi soir, sans qu'elles fassent l'objet de poursuites à ce stade.