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Policiers tués à Magnanville : "A aucun moment je ne l'ai senti se radicaliser", dit l'ancienne petite amie de Larossi Abballa

La jeune fille, qui n'a pas voulu révéler son nom, a répondu aux questions de France Info. Elle décrit notamment des changement de comportement récents.

Article rédigé par franceinfo
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Photo non datée, publiée sur Facebook, de Larossi Abballa, qui a tué un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016. (FACEBOOK)

Elle l'a fréquenté pendant cinq ans. L'ancienne petite amie de Larossi Abballa, l'auteur du meurtre d'un couple de policiers à Magnanville (Yvelines), s'est confiée au micro de France Info, lundi 14 juin. La jeune fille, qui n'a pas souhaité donner son nom, est agente administrative au sein d'une collectivité des Yvelines. Voici les éléments qu'elle a révélés.

"Il pensait à s'amuser, à faire la fête"

La jeune fille a connu Larossi Abballa dans la cité des Musiciens, aux Mureaux. Même après leur rupture, ils ont continué d'entretenir une relation encore très proche. Elle affirme également être la première et la dernière petite amie de l'homme. L'ancienne petite amie de Larossi Abballa décrit "un petit jeune de quartier, qui pensait à s'amuser, à faire la fête. Il aimait toujours être bien habillé, bien coiffé". Larossi Abballa avait mentionné auprès de la jeune fille sa mise sur écoute. "Ça ne lui faisait rien. Il me disait 'Oui là on est sur écoute mais c'est rien, on ne se dit rien'. Je lui demandais si ça lui faisait bizarre, il répondait qu'il avait l'habitude." 

"Il était normal, il ne m'a jamais jugée"

"Après moi, raconte la jeune fille, il y a eu la religion. Il s’est rapproché de Dieu, il a voulu faire ses prières correctement." "Rien d'alarmant", selon elle. "A aucun moment je ne l'ai senti se radicaliser", précise son ancienne petite amie. Ce rapprochement avec la religion ne l'a d'ailleurs pas effrayé. "Il était normal. Il me disait juste qu’il aimerait qu’un jour je devienne comme lui, que je porterai le voile. Mais à aucun moment il ne m’a jugée, ni n’a arrêté de parler avec moi parce que je n’étais pas voilée ou parce que j’avais un jean troué ou un cuir... A aucun moment", répète-t-elle. Elle parle également d'un voyage qu'aurait fait Larossi Abballa "à La Mecque entre amis. Ils y avaient passé 15 jours".

"Il s'est isolé à sa sortie de prison"

Elle décrit enfin un changement après le passage de son petit ami en prison. "Quand il est sorti de prison [en septembre 2013], il s’était beaucoup isolé, il préférait prendre ses distances et il avait changé d’amis", explique la jeune fille. Larossi Abballa avait également mentionné les attentats du 13 novembre. "Il me disait 'Tu as vu comment les médias parlent de notre religion ? Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça…C’est du n’importe quoi !'", relate-t-elle. 

"C'est comme si on avait coupé la ligne"

Leur dernier contact remonte à trois jours avant le meurtre. "Il m'a envoyé un message, il voulait me voir. Je ne pouvais pas. Après je n'ai plus eu de nouvelle. Avant-hier c'est moi qui lui ai envoyé un message, il ne m'a pas répondu. J'ai essayé de l'appeler, ses numéros ne marchaient plus. C'était comme si on avait coupé la ligne", rapporte-t-elle. Et c'est à la radio qu'elle a appris que son ancien petit ami était le meurtrier du couple de policiers à Magnanville.

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