Saint-Étienne-du-Rouvray : Adel Kermiche a évoqué son projet d'attentat par messages cryptés
Élément important à la disposition des enquêteurs et de la justice : les échanges envoyés par l'un des deux terroristes au moyen d'une messagerie sécurisée. Adel Kermiche avait annoncé son intention de commettre un attentat.
Assigné à résidence chez ses parents, sous contrôle judiciaire et avec un bracelet électronique, Adel Kermiche préparait pourtant déjà son attentat. Une semaine avant sur Telegram, une messagerie cryptée, voilà ce qu'il écrivait : "Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, bim." La veille de l'attaque, deuxième message. Il promet à ses 280 contacts des photos de l'attentat. Le jour même enfin, avant de rentrer dans l'église, il envoie un troisième message : "Annonce : Téléchargez ce qui va venir et partagez-le en masse !!!!!!" Dans les minutes qui suivent, le père Hamel est exécuté. Adel Kermiche filme sur son téléphone, il ne parviendra pas à diffuser les images.
Telegram utilisé par l'État islamique pour revendiquer des attentats
La messagerie Telegram est très prisée par les réseaux jihadistes. L'organisation État islamique y publie ses revendications comme celle suivant les attentats du 13 novembre. "Telegram a été créé en 2013 et on sait que cela fait quelques années maintenant que c'est utilisé par les jihadistes et l'État islamique pour communiquer et revendiquer des attentats", explique Jean-Marc Manach, expert en cybersécurité. Le principe est simple : le message transite directement entre les interlocuteurs sans être stocké sur un serveur. Le message est alors immédiatement crypté, remplacé par une combinaison secrète. À tout moment, n’importe lequel des interlocuteurs peut supprimer la conversation. Depuis le 21 juillet, les enquêteurs ont désormais le droit d'exploiter les données des téléphones saisis lors des perquisitions à domicile.
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