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Saint-Etienne-du-Rouvray : ce que l'on sait de l'arrestation d'un homme près de Toulouse

Les enquêteurs cherchent à savoir ce qu'il savait du projet d'attentat des terroristes.

Article rédigé par franceinfo
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La maison de Pechbonnieu, près de Toulouse, où un homme a été arrêté dans l'enquête sur l'assassinat du prêtre Jacques Hamel. (PASCAL PAVANI / AFP)

Qui est l'homme interpellé près de Toulouse ? L'enquête sur l'assassinat du prêtre Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray avance : un nouveau suspect a été arrêté en région toulousaine, lundi 8 août. Il était en contact avec les deux jihadistes et la police l'interroge pour déterminer ce qu'il savait de leur projet d'attentat. Voici ce que l'on sait de cet homme.

Comment a-t-il été interpellé ?

Des voisins ont décrit la scène de l'arrestation à l'AFP. Un jeune homme a notamment déclaré avoir vu une dizaine de policiers cagoulés et sept à huit autres, le visage à découvert, investir le domicile du suspect. "J'ai regardé depuis une fenêtre, ils fouillaient toute la maison, (...) puis ils sont sortis avec un jeune cagoulé. Au début, j'ai cru à une affaire de drogue, puis j'ai vu que c'était du terrorisme."

"Les policiers étaient très nombreux, armés de mitraillettes et cagoulés. Ils se sont postés devant chacune des maisons de la rue, dont ils ont bloqué les accès", a raconté une riveraine à La Dépêche du Midi.

Le suspect a été conduit dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (Sdat) à Toulouse, pour y être interrogé. Sa garde à vue, débutée lundi, a été prolongée de 48 heures mercredi. Elle peut durer quatre jours, comme le prévoit la loi dans les affaires de terrorisme.

Que sait-on de son environnement ?

Né le 17 août 1994, l'homme a été interpellé à Pechbonnieu, une petite ville tranquille et résidentielle à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse. C'est là qu'il vivait, depuis an semble-t-il, avec sa mère et ses deux jeunes sœurs, dans une grande maison blanche aux volets bleus, entourée d'un jardin en friche.

La famille y vivait plus ou moins recluse, d'après les témoignages de voisins recueillis par l'AFP : "Personne ne les connaissait", selon la voisine d'en face. "On ne les voyait pratiquement jamais (...), ils sont très personnels", renchérit une autre femme, qui n'a "aperçu le garçon que deux ou trois fois".

"Cette famille vivait complètement cloîtrée chez elle. Les volets étaient fermés en permanence, le jardin, qui n'est pas entretenu, est vite devenu une forêt vierge. Lors de la fête de quartier, c'est la seule famille qui n'a pas répondu présente. Tous les habitants du quartier étaient là, sauf eux", raconte un autre riverain à La Dépêche du Midi. Une habitante précise que "cette famille limitait au maximum les contacts avec le voisinage et ne recevait quasiment jamais de visite".

Qui est-il et pourquoi le soupçonne-t-on ?

Au Parisien, une source proche du dossier décrit un jeune homme influençable, "s'intéressant depuis peu à la religion musulmane". Il aurait "versé dans une pratique radicale", écrit le journal.

Toujours d'après Le Parisien, son numéro de téléphone a été retrouvé dans les portables des deux terroristes. Il aurait traversé la France pour se rendre à Rouen, le 24 juillet. Il aurait expliqué en garde à vue vouloir participer à un stage théologique. "Il rencontre d'abord [Abdel Malik] Petitjean dans un parc puis découvre [Adel] Kermiche au petit matin à l'occasion de la prière alors qu'il passe la nuit sur un canapé", ajoute Le Parisien. Il aurait expliqué en garde à vue avoir été dissuadé de rester par le radicalisme de ses hôtes.

Les enquêteurs cherchent à savoir ce qu'il savait de leur projet. Mais aussi pourquoi il ne s'est pas présenté à la police après l'assassinat du prêtre.

L'homme est par ailleurs soupçonné "d'être l'un des participants à la chaîne privée animée par Kermiche sur la messagerie Telegram". Depuis le début des investigations sur cet attentat inédit en France, les enquêteurs s'intéressent à l'environnement relationnel des deux tueurs du père Jacques Hamel. Les deux hommes, qui vivaient à 700 kilomètres de distance, avaient fait connaissance quelques jours avant leur passage à l'acte via la messagerie cryptée Telegram, l'un des moyens de communication préférés des jihadistes, en raison notamment de sa politique de confidentialité. Les enquêteurs étudient toujours le déchiffrement des messages envoyés par les tueurs.

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