Terrorisme : une "revenante" française du groupe Etat islamique condamnée à 12 ans de prison à Paris
Une "revenante" du groupe Etat islamique, qui était jugée à Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a été condamnée, mercredi 1er mars, à douze ans de prison. La cour d'assises spéciale a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers. Le Parquet national antiterroriste avait requis quatorze ans de réclusion, dont deux tiers de sûreté, à l'encontre de l'accusée, âgée de 32 ans.
Les magistrats professionnels ont tenu compte de "l'évolution" de Douha Mounib, qui a affirmé que son adhésion à l'EI faisait partie du "passé", même si ces "éléments positifs" ont été "contrebalancés" par sa rocambolesque tentative d'évasion en novembre 2021, alors qu'elle était incarcérée depuis quatre ans en France. "C'est une décision satisfaisante, la cour a décidé de faire un pas vers l'accusée", s'est réjoui son avocat, Joseph Hazan.
Douha Mounib a reconnu à l'audience "la globalité" des faits. La jeune femme s'était radicalisée fin 2012. Elle s'abreuve alors de vidéos de propagande, commence à porter le voile, arrête ses études de sage-femme. Dans le box, elle a raconté comment son "désir" d'aller en Syrie avait viré à "l'obsession", quelques mois avant d'entamer un premier périple en 2013 vers cette zone de guerre, épousant un passeur qu'elle venait de rencontrer en Turquie.
Arrêtée en 2017 puis rapatriée en France
Ce premier séjour avait été écourté après deux mois, en raison de l'instabilité de la région. Douha Mounib n'avait ensuite eu de cesse de vouloir repartir en Syrie. Après plusieurs échecs, sa "détermination extrême" avait fini par payer à l'été 2015 : grâce à la carte d'identité dérobée à sa mère, elle avait réussi à passer la frontière turco-syrienne avec son second époux tunisien et le fils de ce dernier, âgé de moins de 2 ans. Douha Mounib avait finalement quitté fin 2016 les territoires contrôlés par l'EI, et avait été arrêtée en mars 2017 à la frontière syro-turque avec sa fille âgée de quelques mois et l'enfant de son mari. Elle avait été rapatriée en France fin 2017 et incarcérée.
Pour l'avocate générale, Douha Mounib a livré une "version édulcorée" de ce second séjour, "minimisant" sa participation. La jeune femme avait affirmé que son mari n'avait "jamais combattu" et qu'elle-même n'avait vu aucune des "atrocités quotidiennes" commises par l'EI, selon la représentante de l'accusation. "Je ne prendrai pas le pari de la croire", a-t-elle asséné.
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