Thalys : un suspect "intelligent", à la ligne de défense "bien préparée"
Il est en garde à vue depuis vendredi soir : Ayoub el Khazzani, auteur présumé de l'attaque d'un train Thalys vendredi, est toujours entendu dans les locaux de la sous division antiterroriste (la SDAT) à Levallois Perret en région parisienne.
Ce dimanche soir, une chose est sûre : l'homme est sorti de son silence. Il parle, uniquement en arabe, mais il parle beaucoup. Les enquêteurs jugent le suspect "plutôt intelligent " et "très bien préparé " à sa garde à vue. Depuis 48 heures, il n'a jamais changé de version. Ayoub el Khazzani affirme avoir cherché à braquer les passagers du Thalys pour les détrousser. Il se décrit comme un SDF sans logement et sans argent, qui serait tombé par hasard sur des armes dans un jardin public en Belgique, ce qui lui aurait donné une "idée folle". Et c'est cela, dit-il, qui lui aurait donné l'idée d'attaquer des voyageurs.
La version du rançonneur ne passe pas pour les policiers
Devant les policiers, le tireur présumé le jure : il n'est pas un terroriste, il pratique un Islam modéré. Lorsque les policiers lui demandent ce qu'il a fait ces dernières années, les réponses sont assez vagues, mais sur un point il est catégorique : il ne s'est jamais rendu en Syrie. Evidemment, ça ne convainct pas les enquêteurs : le suspect n'a pas un profil de délinquant de droit commun, et difficile d'expliquer que pour ranconner de voyageurs, il ait eu en sa possession de quoi tuer plus de 300 personnes.
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Deux téléphones portables saisis, dont un flambant neuf
Pour l'instant, les enquêteurs disposent d'assez peu d'éléments matériels. Mais selon nos informations, le suspect avait deux téléphones portables sur lui au moment de son interpellation. L'un venait d'etre acheté dans les heures précédant sa montée dans le Thalys. Les appels passés et les répertoires du suspect sont en train d'être épluchés par les enquêteurs.
L'enquête se concentre aussi sur le parcours et l' entourage du suspect. Cette question de l'entourage est capitale : malgré ses dénégation, les polciers pensent qu'Ayoub el Khazzani a pu bénéficier de complicité, au moins logistiques : sinon comment le suspect aurait il pu réunir cet arsenal qu'il avait sur lui au moment de l'attaque : un pistolet, une kalachnikov, et surtout 9 chargeurs.
Et puis pour les polciers, Ayoub El Khazzani faisait peut etre partie d'une cellule ou avait un mentor, qui aurait pu fomenter une attaque de grande ampleur.
On sait que la police belge cherche aussi a élucider cette question : le jeune Marocain vivait en belgique depuis plusieurs mois : il a pu nouer des relations dans la mouvance islamiste radicale. La Belgique tente de lutter contre plusieurs filières djihadistes qui se sont crées ces dernières années
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