Toulouse : deux versions contradictoires sur la mort d'un enfant après une opération des amygdales
Le corps du petit Aymen, 2 ans, mort le 7 février au CHU de Toulouse, a été exhumé pour être autopsié.
"On veut savoir pourquoi notre fils est décédé", affirme Fatima Amar, la maman du petit Aymen, mort le 7 février au CHU de Toulouse (Haute-Garonne) après une opération des amygdales. Le corps du garçon de 21 mois a été exhumé, lundi 23 février, a confirmé à francetv info, l'avocat de la famille, Philippe Courtois. La juge d'instruction a pris cette décision afin de pratiquer une autopsie. Depuis le début de cette affaire, la famille et le CHU de Toulouse livrent deux versions contradictoires.
Selon les parents, des "négligences médicales"
L'enfant de 2 ans avait été hospitalisé le 2 février pour une ablation des amygdales. Selon le récit des parents, l'opération a eu lieu le 3 février à l'hôpital Pierre-Paul Riquet, mais l'enfant a, ensuite, saigné abondamment par le nez et la bouche, en salle de réveil, pendant plus d'une heure et demie, sans qu'"aucune décision ne soit prise".
La famille a porté plainte pour "homicide involontaire" et dénonce des "négligences médicales" et "un défaut de surveillance". Les parents d'Aymen reprochent au CHU de Toulouse "de ne pas leur avoir dit toute la vérité", confient-ils dans une interview à Metronews.
Selon le CHU de Toulouse, une "succession d'aléas"
De son côté, le CHU de Toulouse a publié lundi les premières conclusions d'une enquête administrative interne. L'établissement assure que la mort du bébé résulte d'"une somme de complications" graves et simultanées survenues alors qu'il était réopéré. "Il est apparu que le décès de l'enfant a résulté d'une succession d'aléas", indique la direction.
Trois médecins de l'établissement ont détaillé à l'AFP un "enchaînement des complications les plus graves, avec les conséquences les plus dramatiques, qui ne surviennent qu'exceptionnellement". Après l'ablation des amygdales et des végétations, "quand l'infirmière a soudain constaté que la respiration était difficile, que la tension artérielle et le rythme cardiaque se modifiaient, il a été décidé de refaire une intervention", deux heures après la première, explique le Pr Bernard Sraysse, chef du service ORL.
Au bloc, le chirurgien a pu "vérifier qu'il n'y avait pas d'artère coupée" mais "l'équipe a été confrontée à une somme de complications - d'ordre respiratoire et hémodynamique - et malgré les traitements, il est survenu un arrêt de la circulation sanguine pendant une quinzaine de minutes, suivi d'une réanimation", a déclaré le Pr Olivier Fourcade, responsable de l'anesthésie-réanimation au CHU. "Nos équipes sont bouleversées par le drame que traverse cette famille", ont ajouté chacun des chefs de service interviewés, s'exprimant au nom des médecins directement impliqués.
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