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Trappes : Manuel Valls défend les policiers et la laïcité

Après les violences urbaines qui ont touché la ville de Trappes depuis le jeudi 18 juillet, le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur place lundi matin. Il a donné une conférence de presse pour faire le point sur la situation et donner sa vision des faits.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Charles Platiau Reuters)

Une intervention de police qui dégénère et voilà les forces de l'ordre confrontées à
une nouvelle vague de violences urbaines. Jeudi 18 juillet, c'est après le contrôle d'identité d'une femme voilée à Trappes que la situation a dérapé : le mari aurait insulté et frappé les policiers. Il a été interpellé, et son épouse verbalisée.

Depuis, des incidents violents touchent la ville et opposent jeunes et forces de l'ordre, incitant le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à se déplacer en personne. Lundi 22 juillet, il a donné depuis le commissariat de Trappes une conférence de presse, dans laquelle il a fait le point sur la situation.

Soutenir les forces de police et réaffirmer l'autorité de l'Etat

Première priorité pour Manuel Valls : défendre les forces de l'ordre, qui dépendent de son ministère de l'Intérieur.

Alors que plusieurs versions circulent sur l'incident de jeudi soir - certaines reprochant aux policiers de ne pas avoir été exemplaires - le ministre a tenu a apporter son soutien aux forces de police, affirmant que celles-ci "avaient fait leur travail avec professionnalisme, respect des personnes et sens de la déontologie ".

Le ministre de l'Intérieur a également insisté sur la question du respect de l'autorité de Etat : "Dans notre pays, ce n'est pas nouveau, l'autorité est
contestée au sein même de la famille, à l'école, dans les palais de justice,
dans les administrations
, a-t-il expliqué, ajoutant : Q uels que soient les circonstances et les sentiments qui animent les gens, on ne conteste pas l'autorité de l'Eta t." 

Un lien avec des groupes fondamentalistes ?

Malgré sa volonté d'être prudent et d'éviter les amalgames, Manuel Valls a sous-entendu un lien entre le couple interpellé jeudi et des groupes de fondamentalistes musulmans.

"Je sais quels peuvent être les liens entre des groupes qui s'en prennent à nos institutions et des groupes fondamentalistes, c'est une réalité qui existe dans un certain nombre de nos villes ", a-t-il déclaré aux journalistes présents à Trappes lundi.

Une sortie surprenante alors que l'enquête n'a pour le moment établi aucun lien entre le couple interpellé et un quelconque groupe islamiste.

"Les banlieues, je connais "

En France, dès que des violences touchent des banlieues, la tentation est grande pour les hommes politiques de préciser qu'ils connaissent bien le problème. Manuel Valls a donc expliqué qu'en temps qu'ancien maire d'Evry (entre 2001 et 2012), il avait conscience des difficultés qui touchent des villes comme Trappes. 

Ce discours convenu lui a valu d'être accusé de récupération politique par une Trappiste. En marge de sa conférence de presse, le ministre de l'Intérieur a été interpellé par une jeune femme qui l'a accusé de n'avoir pas répondu à ses lettres, et de ne s'être déplacé qu'en raison de l'approche des élections municipales. L'incident a été capté en direct par les caméras de i> Télé. 

"C'est vrai qu'on peut vous interpeller au moment des élections. On va rentrer en pleine campagne , je sais le fonctionnement ! (...) Vous profitez des caméras, monsieur le ministre, vous avez le droit. " Ces propos n'ont pas été du goût du ministre, qui a sous-entendu que la riveraine avait "l'air bien préparée ", avant de tourner les talons.

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