Cet article date de plus de treize ans.

Un ex-préfet jugé pour injures raciales

"On se croirait en Afrique ici !" Cette parole, lâchée le 31 juillet 2009 à l'aéroport d'Orly, vaut à son auteur un procès en correctionnelle. Car l'homme n'est pas n'importe qui : Paul Girot de Langlade, à l'époque préfet hors-cadre, mis à la retraite d'office peu de temps après...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Injures raciales, énervement excessif ? Ce sera au tribunal correctionnel de Créteil de trancher. Car le prévenu n'est pas n'importe qui : Paul Girot de Langlade, à l'époque des faits préfet hors-cadre chargé des Etats généraux de l'Outre-Mer, risque jusqu'à six mois de prison.

L'affaire remonte au 31 juillet dernier. Le préfet est en transit à l'aéroport d'Orly. Mais il y du monde, beaucoup du monde. Et tous commencent à s'énerver. Contre les agents de sécurité notamment, qui reprochent au préfet de vouloir passer en force.

Le ton monte, et Paul Girot de Langlade lâche : “On se croirait en Afrique ici!” .
_ Devant les enquêteurs, il reconnaît ces propos mais récuse toute connotation
raciste. “Cela a été le bordel le plus complet (...) si le contrôle avait été
rigoureux, j'aurais pu aussi bien dire +on se croirait en Asie ou en Amérique”.

Si l'on en croit les trois plaignant, l'homme ne s'est pas arrêté à cette phrase ; il aurait également ajouté : “Il n'y a que des noirs ici” . Ça, il le nie farouchement...

Toujours est-il que l'affaire fait grand bruit, au cœur de l'été. Dès le début août, et le dépôt de la première plainte, le préfet est suspendu de ses fonctions. Le ministre de l'Intérieur monte au créneau ; Brice Hortefeux déclare solennellement : “je ne tolèrerai jamais que des propos racistes ou discriminants soient tenus dans notre pays, d'autant plus par un représentant de l'Etat”.

Mais le préfet contre-attaque. Fin août, il accuse le ministre d'avoir orchestré cette affaire pour se refaire une virginité - d'anti-raciste - après son passage au ministère de l'Identité nationale.
_ La sanction tombe début septembre : Paul Girot de Langlade est mis à la retraite d'office.

Sauf que, quelques jours plus tard, c'est l'histoire de l'Auvergnat qui éclate - Hortefeux qui déclare, face à un militant UMP maghrébin : “quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes”...

L'ancien préfet savoure. “Le plus raciste des deux, ce n'est pas moi”, dit-il. Hortefeux a été condamné à une amende de 750 euros ; mais il a fait appel.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.