Cet article date de plus d'onze ans.

Un incendie mortel à La Clusaz soulève le problème du logement des saisonniers

La mort d'un saisonnier et de sa petite amie jeudi soir à La Clusaz, en Haute-Savoie, dans l'incendie de leur fourgon aménagé, a poussé la municipalité à prendre vendredi des mesures pour tenter de reloger au plus vite les dix autres saisonniers qui vivent dans des camions sur le parking où a eu lieu le drame.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

L'incendie de la camionnette dans laquelle le saisonnier et sa petite amie de
17 ans vivaient avait causé leur mort jeudi soir. Probable origine de l'incendie :
le chauffage d'appoint installé dans le fourgon. Lui avait 20 ans et
travaillait aux remontées mécaniques de La Clusaz : comme de nombreux
autres saisonniers de la station de ski, il avait trouvé dans sa camionnette un
moyen de se loger à bas prix alors que les solutions d'hébergement manquent
cruellement.

Les autres saisonniers déplacés vers un autre parking

Sur les lieux du drame, un parking en marge des installations, une dizaine d'autres
saisonniers, installés comme eux dans leur véhicule. Vendredi, le maire de la
commune recevait leur représentant en urgence pour faire le point : choqués,
ils ont été dirigés vers un autre parking de la station, en attendant qu'on
leur propose un relogement. Une nouvelle répartition, tenant compte des lieux
de travail de chacun, sera effectuée ultérieurement. Enfin, une solution de
relogement sera proposée aux saisonniers qui souhaitent changer de mode
d'habitation.

"Pourquoi ne nous donnent-ils pas simplement un terrain où il y a l'électricité
et l'eau ? Avec l'électricité, personne n'aurait besoin de stocker autant
de pétrole : on est tous entassés, c'est très dangereux...
"

Or tous ne sont pas disposés à quitter leur véhicule. "Il
n'est pas évident qu'ils les acceptent. Pour l'heure, la municipalité va donc
les aider à déplacer leurs camions vers un autre emplacement. C'est un choix de
vie, mais nous ne pouvons cependant pas encourager ce type d'hébergement
",
explique Alexis Bongard, le directeur de l'office de tourisme de La Clusaz.

Ce
n'est pas Thibaud, dont le fourgon était garé à quelques mètres de celui qui a brulé,
qui le contredira : lui aussi, ne veut pas quitter son fourgon.  "Parce
que
, explique-t-il, un appartement, c'est au moins 1.000 euros. Et on ne
peut même pas y emmener nos chiens, notre seule famille
." Mais
surtout, Thibaud pointe le manque d'infrastructures adaptées : "Pourquoi
ne nous donnent-ils pas simplement un terrain où il y a l'électricité et l'eau ?
Avec l'électricité, personne n'aurait besoin de stocker autant de pétrole dans
une telle promiscuité : on est tous entassés, c'est très dangereux...
"

Des aires d'accueil spécifiques aménagées à Chamonix

Côté mairie, on regrette évidemment le drame. En rappelant
toutefois que des efforts conséquents ont déjà été faits : "La
mairie investit dans un centre de logement de saisonniers et nous sommes une
des stations qui logent le plus de saisonniers, tant au niveau des entreprises professionnelles
qui logent sur la station qu'à celui de la municipalité et des équipements
",
explique le directeur de l'office du tourisme.

L'hébergement des saisonniers
dans les 110 stations des Pays de Savoie reste problématique, notamment pour
ceux qui ont choisi de vivre dans leur véhicule. Certaines stations, comme Chamonix,
ont aménagé des aires d'accueil spécifiques. D'autres, comme La Clusaz, ne
souhaitent pas encourager ce type d'habitat.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.