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Vache folle : un rapport dénonce les autorités sanitaires

Selon le journal Le Parisien, un rapport d'expertise judiciaire effectué dans le cadre l'affaire de la vache folle révèle que les autorités sanitaires françaises avaient tous les éléments pour empêcher les contaminations dès 1991. Neuf familles ont déposé plainte après la mort de l'un des leurs, touché par la maladie de Creutzfeldt-Jacob entre 1996 et 2006.
Article rédigé par franceinfo
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L'accablement. C'est le sentiment qui ressort de la lecture de l'article du journal Le Parisien de ce matin, consacré à un rapport rédigé par un expert judiciaire sur les circonstances de la contamination de neuf personnes par la maladie de Creutzfeldt-Jacob. Agés de 20 à 54 ans, toutes sont mortes entre 1996 et 2006. Leurs familles, qui ont porté plainte, ont reçu ce rapport des mains de la juge Bertella-Geffroy, qui instruit l'affaire.

Premier point établi par le docteur Jean-Louis Thillier, le lien entre la maladie de Creutzfeldt-Jacob et le prion de l'ESB (encéphalopatie spongiforme bovine, nom savant de la maladie de la vache folle).

Connaissances suffisantes dès 1985

L'immunopathologiste a étudié le régime alimentaire et les habitudes de consommation des victimes. Pour lui, la contamination s'est probablement effectuée via “des produits bon marchés”, comme des hamburgers, des saucisses ou des pâtés ou des raviolis qui contenaient de la viande contaminée par des “tissus nerveux” ou “des cervelles de ruminants”, explique le journal.

Le rapport met en outre gravement en cause les autorités sanitaires françaises de la fin des années 80 et du début des années 90. Selon le docteur Thillier, les connaissances scientifiques étaient suffisantes, dès 1985, pour établir la dangerosité du prion pour la santé humaine. Conséquence, les autorités sanitaires auraient dû prendre des mesures de protection des consommateurs dès l'apparition du premier cas d'ESB chez un bovin, en 1991. Or, il a fallu attendre 2001.
_ Dix ans de recommandations de comités et d'expertises scientifiques pour interdire la commercialisation de moëlle épinière de bovin de plus de 12 mois et viandes contenant des préparations à base d'os. Un embargo sur les viandes anglaises avait par contre été mis en place en 1996.

La conclusion de l'expertise est impitoyable : ces neufs morts auraient dû - auraient pu - être évitées.

Grégoire Lecalot

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