Val-d'Oise : des heurts avec la police après la mort d'un jeune homme à mini-moto percuté par un train à Montigny-lès-Cormeilles
Le jeune homme est mort sur le coup, percuté par un train de la ligne H du Transilien alors qu'il venait de traverser un petit passage piéton sur les voies, mercredi 27 mai. Après des heurts dans la nuit, huit personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre.
Des heurts ont éclaté, dans la nuit de mercredi 27 mai à jeudi 28 mai, à Montigny-lès-Cormeilles et à Ermont dans le Val-d'Oise, après la mort d'un jeune homme -circulant à mini-moto - qui a été percuté par un train, sur un passage à niveau piéton, a appris franceinfo de sources concordantes. Huit personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre, qui ont notamment essuyé des jets de projectiles. Le calme est revenu vers 4 heures du matin.
Aucune patrouille dans le secteur au moment de l'accident affirme la police nationale
Sur les réseaux sociaux, des jeunes de la ville ont, peu après l'accident, rapidement accusé la police d'être responsable de la mort du jeune homme, ce que démentent les policiers. Jointe par franceinfo, la police nationale affirme qu'aucune patrouille et qu'aucune course-poursuite n'était en cours dans le secteur au moment de l'accident et dément toute implication.
L'accident s'est produit vers 18h50. Les policiers ont été appelés par la surveillance générale (Suge) de la sûreté ferroviaire, leur indiquant qu'un accident de personne s'était produit à Montigny-lès-Cormeilles. Un train de la ligne H du Transilien venait de percuter un jeune homme circulant sur une mini-moto, qui franchissait un petit passage piéton sur les voies, chemin des Hautes-Bornes. Un passage piéton non protégé jugé dangereux par les riverains.
Le jeune homme est mort sur le coup
Le jeune homme a été violemment percuté par le train et il est mort sur le coup. Les policiers se sont rendus sur place pour sécuriser la zone, et c'est alors que des habitants de Montigny-lès-Cormeilles les ont pris en photo, diffusant sur les réseaux sociaux des messages faisant porter la responsabilité de l'accident aux policiers, qui selon la police nationale, venaient d'arriver. Des vidéos appelant à "venger Kémil" se diffusent comme une traînée de poudre sur Twitter et Snapchat.
"Il n'y avait aucune patrouille sur zone, et pas de course-poursuite en cours dans le secteur", a affirmé à franceinfo la police nationale jeudi 28 mai au matin. Elle dément toute responsabilité dans l'accident du jeune homme.
Huit personnes ont été interpellées
Des violences ont ensuite éclaté à Montigny-lès-Cormeilles et Ermont. Des projectiles ont été lancés contre la mairie, contre une annexe du commissariat, puis contre les forces de l'ordre par une trentaine d'habitants. Les violences - émaillées de tirs de feu d'artifice - se sont poursuivies une partie de la nuit, jusqu'à 4 heures du matin. Huit personnes ont été interpellées.
Dans un communiqué, Franck Lebas, secrétaire départemental du syndicat Unite SGP-Police dans le Val-d'Oise, a dénoncé le fait que certains "voudraient pointer la responsabilité de (ses) collègues policiers" dans cet accident et a déploré que certains "n'hésitent pas à à colporter sur les réseaux des propos mensongers pour poursuivre leur dessein de diviser les citoyens de nos quartiers"."A ces gens, je répondrai au nom de mes collègues, qu'aucun effectif de la police nationale ne se trouvait dans les parages, et quand bien même des policiers auraient été présents pour y faire leur travail, jamais ils ne pourraient être tenus responsables des actes inconsidérés qui mènent parfois à des constats dramatiques. Il serait temps de retrouver une véritable échelle des valeurs, et cesser de fustiger celles et ceux dont la mission est de protéger et servir nos honnêtes citoyens", a indiqué Franck Lebas.
Cet accident et ces violences surviennent quelques jours après la mort d'un autre jeune à moto, à Argenteuil. Sabri, 18 ans, est mort en percutant un poteau. Ses proches ont mis en cause une voiture de police qui circulait à proximité. Argenteuil a connu plusieurs nuits d'échauffourées entre des habitants et la police à la suite de ce drame.
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