Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo "Allô, c'est Jean-Yves Le Drian" : le scénario d'une invraisemblable arnaque

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Envoyé spécial. "Allô, c'est Jean-Yves Le Drian" : le scénario d'une invraisemblable arnaque
Envoyé spécial. "Allô, c'est Jean-Yves Le Drian" : le scénario d'une invraisemblable arnaque Envoyé spécial. "Allô, c'est Jean-Yves Le Drian" : le scénario d'une invraisemblable arnaque
Article rédigé par France 2
France Télévisions

"Allô, je suis Jean-Yves Le Drian… Puis-je vous parler confidentiellement ?" Début 2016, de riches personnalités ont été contactées par téléphone pour une demande d'aide "au nom de l'Etat français". "Envoyé spécial" revient le 14 février 2019 sur une invraisemblable arnaque...

Le 22 février 2016, à l'archevêché de Bordeaux, le cardinal Ricard décroche le téléphone. Il a ses entrées au Vatican, c'est une personnalité qui compte au sein du clergé, et il lui arrive parfois d'être appelé par des ministres en exercice.

Ce jour-là, à l'autre bout du fil, il entend ceci : "Allô… Voilà, je me présente : je suis Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense…" Commence une drôle de conversation dont il fait le récit dans cet extrait d'un reportage à voir le 14 février dans "Envoyé spécial".

Des figures de l'Eglise parmi les cibles 

"Est-ce que je peux vous parler confidentiellement ? poursuit son interlocuteur. Des journalistes ont été enlevés, et il y a la demande d'une rançon. Vous savez que le gouvernement n'en verse pas, mais en même temps, nous pouvons aussi faire œuvre de médiation. C'est de l'argent qui va transiter par votre compte… alors qu'est-ce que vous avez ?"

Le cardinal répond qu'il n'a que 2 000 à 3 000 euros sur son compte. "Ah non, vous savez, ça chiffre par millions ! réagit l'interlocuteur. Ecoutez, on va réfléchir, et je vous rappelle lundi matin." 

Entre-temps, Mgr Ricard a été alerté par SMS : d'autres figures de l'Eglise ont été approchées par un escroc se faisant passer pour le ministre. "Malgré tout, raconte-t-il, la personne m'a retéléphoné… C'est à ce moment-là que je lui ai dit : 'Ecoutez Monsieur, j'ai appris que j'avais affaire à des escrocs…' Et ça a raccroché."

Le prince Aga Khan IV verse 20 millions d'euros

Le 29 février 2016, la roue va tourner en faveur de l'escroc et de ses complices. Le lendemain, une victime mord à l'hameçon pour la première fois. Cinq virements pour un montant de 20 millions d'euros, effectués par un milliardaire passionné de chevaux, le prince Aga Khan IV. Quelques jours plus tard, la propriétaire de Château Margaux, dans le Bordelais, verse à son tour 6 millions d'euros… .

Extrait de "Faux ministre, vrai escroc", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 14 février 2019.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.