Villiers-le-Bel: la police mise en cause
L'avocat des familles de Moushin et Laramy, les deux adolescents décédés le 25 novembre 2007 dans la collision entre un véhicule de police et leur mini-moto, met en cause l'attitude des policiers sur la base d'un rapport d'expertise. Selon Maître Jean-Pierre Mignard, le rapport de l'expert judiciaire indique que le véhicule de police roulait à 64,3 km/h, était en phase d'accélération et roulait sans gyrophare et sans avertisseur deux tons. Les policiers avaient pourtant déclaré qu'ils roulaient à une vitesse réglementaire comprise entre 40 et 50 km/h.
De plus le rapport précise que les fonctionnaires intervenaient dans le cadre d'une opération de police judiciaire et non dans le cadre d'une patrouille simple comme ils l'ont affirmé dans les jours qui ont suivi la collision. "Pourquoi les policiers ont-ils dissimulé des informations aussi importantes que la vitesse à laquelle ils roulaient et la nature de l'opération qu'ils étaient en train de mener ?", s'interroge l'avocat, qui estime que l'infraction de mise en danger d'autrui semble ressortir de ce rapport.
Pour le parquet, la thèse de l'accident n'est pas remise en cause, mais il faudra examiner les conséquences pénales éventuelles de cette expertise sur l'information judiciaire ouverte pour "homicides involontaires", où les policiers ne sont pas mis en examen. Aux lendemains des faits, dans ses premières déclarations publiques sur l'affaire, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, avait écarté toute faute des policiers.
Il admet aujourd'hui que "si les policiers ont fait une erreur et que la procédure le démontre, ils seront sanctionnés", tout en prévenant que "cela ne justifie en rien ce qui s'est produit après: les scènes d'émeutes, de pillage et de violence contre les policiers". Le drame avait provoqué deux nuits de violences à Villiers-le-Bel entre jeunes et forces de l'ordre.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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