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Viols à Marseille : quand une analyse ADN mène... à deux jumeaux

Deux frères jumeaux ont été mis en examen et écroués vendredi soir à Marseille pour une série de viols. Leur ADN commun a été retrouvé sur les lieux de certaines agressions, mais seule la responsabilité de l'un des deux frères jumeaux pourrait être engagée.
Article rédigé par Nicolas Richaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

La police marseillaise recherchait un violeur. Elle a désormais deux suspects sous la main. "C'est une affaire
plutôt rarissime, les auteurs présumés des faits commis étant des jumeaux
monozygotes
", a affirmé le chef de la Sûreté départementale en charge de
l'enquête, Emmanuel Kiehl. Ecroués et mis en examen vendredi soir à Marseille, les deux frères jumeaux de 24 ans ont nié les accusations de viols, mais leur ADN commun a été retrouvé sur les lieux de
certaines agressions commises entre septembre et janvier.

Le hic, c'est qu'un ADN commun ne fait pas deux coupables. "Il reste à préciser le
rôle exact de chacun
", a expliqué M. Kiehl, ajoutant que la méthode à
utiliser pour différencier l'empreinte génétique de jumeaux monozygotes était "onéreuse "
et pratiquée par "peu de laboratoires en France ".

Selon un spécialiste de
l'ADN, cité par le quotidien régional La Provence qui a révélé l'affaire dans
son édition de samedi, "il existe des différences minimes entre les deux
(jumeaux, ndlr), qui se forment au moment du développement embryonnaire ". D'après cet expert, "Pour une analyse
normale, on compare 400 paires de base, le constituant de l'ADN
", alors que dans le cas
spécifique des jumeaux, "on s'intéresserait plutôt à des milliards ".

Trois agressions en trois
semaines

L'un des deux frères, qui
n'était pas jusqu'à présent connu pour des faits graves, a également été identifié par
"une vidéo enregistrée par les caméras
d'un bus
" des transports en commun marseillais, selon le quotidien.

C'est la localisation d'un
téléphone portable qui a ensuite permis de retrouver les frères. Selon les témoignages
des six victimes, des femmes âgées de 22 à 76 ans, les agressions se sont
déroulées à chaque fois de la même façon : un jeune homme métis imposait
un acte sexuel dans un hall d'immeuble et un mobile était dérobé.

Les victimes ont reconnu
formellement leurs agresseurs sur les images récupérées par la police, a précisé M. Kiehl. Trois agressions ont eu lieu en trois semaines en ce début d'année. Les faits ont été commis aussi bien dans les quartiers Nord que dans le
centre-ville.

 

 

 

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